jeudi 5 avril 2007

Un homme d'affaires

On dit de l'homme d'affaires qu'il se reconnaît au fait qu'au bureau, il parle de golf et qu'au golf, il parle "affaires".

Soit, la caricature nous guette mais n'empêche, il y a probablement un peu de vérité dans ce "dicton populaire".

Depuis peu, chez Madame Poppins, grande remise en question professionnelle, ce qui est "tout un programme", la réflexion avançant toujours lentement chez une blonde.

Cela fait maintenant six ans, presque sept, que j'ai obtenu, après bien des errances prélables (comprenez "autres formations dans des domaines différents") le st-graal qui "récompense" les études de droit et les stages. En clair, mon brevet d'avocat.

Ledit brevet ornant depuis lors les murs de mon bureau de juriste, dans un magnifique cadre doré... et les seuls effets de manche que j'ai faits au cours de ces quatre dernières années, c'est face à Junior, qui me demande "pourquoi les géants n'existent pas, pourquoi je peux pas voir un elfe, pourquoi tu veux pas que je regarde la télé à huit heures du matin, pourquoi je dois finir mon assiette, pourquoi faut pas dire merde, pourquoi j'ai pas d'ordinateur, moi" entre 7h30 et 20h00, samedis et dimanches compris...

Ainsi, la question qui me taraude l'esprit est d'apparence "basique", à la limite du "caricatural" également : "que faire de ma carrière professionnelle ?" Ce qui ne manque pas d'entraîner une autre question, à laquelle (une fois de plus) je n'apporte pas de réponse : "qu'est-ce que faire carrière ?"

A 20 ans, faire carrière était pour moi résumable en quelques mots : travailler à fond, avoir beaucoup de pouvoir (sur qui ou sur quoi, je ne sais pas), voyager souvent et avoir dans mon salon plein de meubles "design", sans parler de ma carte qui n'aurait pas été bleue mais "gold", ce qui m'aurait permis d'acquérir des bas très chers qui ne filent pas, s'accordant divinement avec mes magnifiques tailleurs et d'incroyablement belles chaussures...

Presque 20 ans plus tard, je constate que je suis loin de gagner beaucoup d'argent, que je n'ai aucun pouvoir de décision, si ce n'est celui concernant la couleur de mes classeurs (j'ai pris violet, au cas où ça vous intéresserait, le vert était déjà pris par mon supérieur hiérarchique et j'aimais pas les rouges), que je ne porte jamais de bas parce que je suis totalement incapable de les enfiler sans les abîmer, que mon seul tailleur ne me va plus parce que mon fessier a gagné contre mon gré en volume et que de toute façon, une jolie jupe droite avec des tâches de compote de pommes, c'est moche... Et lorsque je voyage, c'est pour aller à une réunion dans un bled paumé.... on est donc loin de "Londres, Paris, Barcelone, Moscou, New-York" !

Dois-je en déduire que je ne "fais" pas carrière ?

La tentation serait grande de l'affirmer... J'ai un temps partiel qui, au gré des humeurs de mes supérieurs et des nombreuses réunions découlant de ma trépidante activité, se transforme en une chose que je peine parfois à qualifier de "pas à temps complet"; j'ai le bonheur de ne toujours pas avoir d'écran plat, pour avoir sur ma table une espèce de grosse boîte qui bouffe la moitié de la place... La prochaine formation que j'aurai le temps de suivre, je me demande si ça ne sera pas "je prépare ma retraite" et entre rendez-vous de pédiatre, sorties au parc, suivi de projets dont je ne veux pas et réunions rasantes, je n'arrive pas à trouver le temps et l'énergie nécessaires pour déterminer ce que je veux obtenir dans le cadre de ma carrière.

Mais... j'y pense : si je reprends le "postulat" de départ, moi aussi, je fais carrière puisqu'au bureau, je parle de mes enfants et à la maison, je pense à mes dossiers !

A bientôt si vous le voulez bien,

3 commentaires:

  1. Hihihi, je me marre ! Mary, tu es inimitable ! (imprononçable !!!)
    Plus sérieusement, tu serais la candidate idéale pour un "bilan de compétences". En France, on y a recours lorsqu'on se pose des questions sur sa carrière, lors de la "crise" de la quarantaine, ou après avoir eu des enfants, par exemple...et ça permet de prendre du recul, de s'ouvrir l'horizon, un peu plus que lorsqu'on a "le nez dans le guidon"
    On ne réfléchit pas uniquement à sa carrière, mais on prend en compte tout ce qui compose notre vie, en une vision globale de la personne...
    Là, je te sens mûre pour ça !
    Et tu diras à Junior de ma part, qu'à défaut d'adopter un elfe, il peut avoir un hamster, (tatoué et piercé pour le côté grunge) ;-)
    Bises
    Anneciel

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  2. je ne sais pas si je fais carrière mais ça fait longtemps que j'ai décidé que ma vie en dehors du boulot était ce qui était le plus important dans ma vie en général... même si l'un ne va pas sans l'autre quand on bosse... enfin, je n'ai pas envie de faire carrière au détriment du reste et c'est quand même pas facile de tout avoir! peut être que sans enfants c'est possible... ou sans états d'âme aussi!!
    carole

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  3. Chère Anneciel,

    Tu sais, je l'espère, toute l'affection que je te porte, affection qui verrait sa course arrêtée net si tu devais vraiment mettre Junior en tête que le hamester (lapin, lapin nain, cochon d'inde ou autre) est un compagnon idéal... ;-)) Je voue une véritable haine à ces machins dont "maman, je te promets, je m'en occuperai tous les jours" tu hérites fatalement comme mère....

    Pour le bilan, j'y songe, j'y songe... en revanche, ni mon employeur ni mon banquier ne semblent être du même avis... mais je le sais bien que tôt ou tard, je passerai par cette case...

    Carole, je te rejoins : il y a d'autres choses en dehors du boulot mais quand on sait le nombre d'heures qu'on passe au boulot, vaudrait mieux savoir, je crois, un peu où on va ou, du moins, pourquoi on y va, non ? Mais, pour te rejoindre ànouveau, j'ai moi aussi des tonnes d'états d'âmes...

    BMAR à tous et toutes !

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