Ma copine était assise là, sur mon canapé, souriante, détendue et nous papotions, de tout et surtout de rien, en buvant un petit verre de vin blanc. J'ai notamment pris des nouvelles de sa grand-mère parce que je sais qu'elle tient beaucoup à elle, parce qu'elle la voit souvent.
"Oh, tu sais, elle a 97 ans maintenant, elle se tient encore droite comme un i, marche sans se fatiguer mais bon, j'ai constaté hier qu'elle ne se souvient plus de mon prénom. Heureusement, elle me reconnaît encore lorsque j'arrive. D'ailleurs, elle était très contente de me voir, elle voulait absolument préparer une réception pour ses parents. Et les fleurs que je lui ai apportées, elle m'a affirmé les avoir cueillies elle-même dans son jardin une demi-heure après les avoir mises dans un vase".
"Oh, tu sais, elle a 97 ans maintenant, elle se tient encore droite comme un i, marche sans se fatiguer mais bon, j'ai constaté hier qu'elle ne se souvient plus de mon prénom. Heureusement, elle me reconnaît encore lorsque j'arrive. D'ailleurs, elle était très contente de me voir, elle voulait absolument préparer une réception pour ses parents. Et les fleurs que je lui ai apportées, elle m'a affirmé les avoir cueillies elle-même dans son jardin une demi-heure après les avoir mises dans un vase".
Qu'est-ce que ça doit être dur de réaliser qu'à chaque rendez-vous avec elle, il n'y a pas seulement la femme qui a raconté des histoires, qui a été un témoin privilégié de l'enfance, de l'adolescence, qui a consolé des peines, encouragé et aimé, mais également un "invité" indésirable, qui ne peut être délogé : Alzheimer ! Une maladie qui "crée" une nouvelle personne, une femme qui sait encore faire tous les calculs de tête mais qui ne se souvient pas du prénom de ses petits-enfants, qui sait encore si elle aime la tarte au citron ou la tarte aux pommes mais qui a une mémoire comme un fromage suisse, pleine de trous !
Sissy, je t'admire pour tout cet amour que tu lui donnes, pour cette présence que tu lui offres chaque semaine, sans jamais t'offusquer, sans jamais te fâcher, sans t'impatienter devant ses changements d'humeur et ses oublis, ses incohérences.
Si je ne regrette pas mes vingt ans, franchement, je ne me réjouis pas forcément de mes 90 ans !
A bientôt si vous le voulez bien,
Sissy, je t'admire pour tout cet amour que tu lui donnes, pour cette présence que tu lui offres chaque semaine, sans jamais t'offusquer, sans jamais te fâcher, sans t'impatienter devant ses changements d'humeur et ses oublis, ses incohérences.
Si je ne regrette pas mes vingt ans, franchement, je ne me réjouis pas forcément de mes 90 ans !
A bientôt si vous le voulez bien,
Je l'ai écrit, j'ai perdu ma grand-mère adorée 3 ans avant son décès, le jour où elle m'a appelée "Raoul". Les larmes sont venues, je les ai ravalées pour ne pas pleurer devant elle. Alzheimer me l'a prise pour toujours, la mort l'a libérée de ce carcan, douloureux pour nous, et pour elle.
RépondreSupprimer20 ans - 90 ans : l'âge, c'est comme tout le reste, finalement : c'est l'entre-deux qui est savoureux.
RépondreSupprimerL'Amour fait accepter bien des choses, l'amour fait comprendre encore plus de chose... mais surtout l'amour nous apprends a rester la, au nom de a memoire, qui, parfois, elle nous lache.
RépondreSupprimerdes mots tous chauds pour Sissy qui doit souffrir, elle, par amour.
val
Et on en arrive rapidement à se poser des questions désagréables et dérangeantes. Comme, par exemple : l'allongement sans fin de la durée de vie humaine, que l'on nous fait sans cesse miroiter devant les yeux, est-il réllement une bonne chose ?
RépondreSupprimerMa grand-mère ne voulais pas partir avant d'être arrière-grand-mère, depuis la naissance de mes filles c'est chose fait, mais que c'est difficile d'aller la voir et de constater le déclin un peu plus important à chaque visite, je prends des dixaines de photos, me disant que ce sont peut être les dernières, elle ne se souvient même plus de notre passage dès le lendemain, et pourtant voir ses arrières-petites-filles est un vrai bonheur,
RépondreSupprimerMes filles ne se rappellerons pas non plus d'elle plus tard
Resteront les photos, et mes souvenirs......
Bisous
C'est une véritable épreuve, tant pour la personne diminuée que pour ses proches, ces fins de vie si difficiles... Ma grand-mère a 101 ans, ne reprend plus souvent conscience, ressemble, dans son lit, à un petit oiseau mort. C'est très dur de la voir ainsi, cela l'est encore plus pour elle, lorsque parfois elle reprend difficilement pied. Nous souhaitons tous qu'elle parte, elle-même souhaite éminemment partir, emplie qu'elle est de sa foi très forte dans une poursuite de la vie au-delà. Mais que faire ? Elle n'est pas médicalisée, son coeur est juste excellent. Aucune euthanasie n'est seulement imaginable, alors que son corps "fonctionne" encore.
RépondreSupprimerma Nona est morte il y a 7 ans déjà en l'an 2000 et ses dernières années furent douloureuses hôpital psychogériatrique dans la belle campagne de Gimel... Cette nona elle a illuminé mon enfance, mon adolescence et ma vie de femme je l'aimais plus que tuout car avec elle je me suis construite. alors ces dernières années je l'ai accompagnée dans sa sénilité chaque semaine j'allais avec mon fils puis les 2 passé l'après-midi avec elle la promener lui amener une gâterie, et même si elle était dans un monde inaccessible je voyais ses yeux s'illuminer quand elle voyait ses arrières petits fils courrater autour d'elle! quel bonheur et quelle tristesse, j'ai eu de la chance avec mamam d'être là quand elle a donné don dernier souffle et j'aurai aimé pour rien au monde être ailleurs tant ce moment les trois a été extraordinaire, émouvant et Unique... mais c'est vrai que je me pose souvent la question de toutes ces personnes au grand grand âge qui vivent des fins de Vie bien douloureuses et parfois très seuls. bon WE à tous! ALicia
RépondreSupprimerON a plus ou moins diagnostiqué un Alzheimer à mon grand père... à 85 ans... alors on attend que cela se dégrade... il nous reconnait encore bien qu'il confonde ses petits enfants... :)
RépondreSupprimerTrès belle note !
J'aimerais apporter ici un petit commentaire, mais l'inquiétude qui monte en moi lorsque ma mère répète de plus en plus les mêmes histoires comme si elles étaient toutes nouvelles me rens trop émotif et m'empêche d'aller plus loin.
RépondreSupprimerOn aura beau dire, mais la fuite est souvent un fort confortable refuge.
Regarder : "se souvenir des belles choses" de Zabou Breitman.
RépondreSupprimerÇa résume tout.