lundi 12 avril 2010

Demain bis

On fera ce qu'on voudra, les enfants, c'est chronophage, ça vous empêche de faire poser un vernis à ongle suffisamment longtemps, ça vous fait vous retrouver dans la rue sapée comme une mégère parce que les jolies fringues, on n'a pas envie qu'elles soient tachées (avec du lait régurgité, de la bouillie carottes-pommes-de-terre-poireaux, de la glace au chocolat), ça vous file des nuits blanches petits, des insomnies ados...

On fera ce qu'on voudra, le moment où on va chercher son petit dans son lit après la sieste et qu'il vous fait un énorme sourire, qu'il gazouille dans son bain et qu'il vient ensuite nicher sa tête dans le creux de votre épaule, c'est juste magique; faut retenir ses larmes d'émotion lorsque, pour la fête des mères, l'aîné récite une poésie et que le cadet vous offre un dessin "ça, c'est toi, Maman, t'as vu comme t'es belle ?".

On appelle ça "planter le décors" avant d'en venir au fait : demain, je reprends le boulot. Pas encore à mon taux ordinaire de 65% : j'ai la chance d'avoir une phase transitoire à 30% jusqu'au mois d'août.

N'empêche, je vois déjà se profiler les séances sans fin, dont je me demande bien à quoi elles servent, les décisions de la direction dont je ne comprends pas toujours le sens et les incohérences inhérentes à tout système; j'imagine déjà dans quel état je vais trouver mes dossiers et l'avalanche de demandes en suspens, l'impatience de mes clients auxquels je devrai expliquer que je ne puis tout traiter à un si faible taux d'activité.

N'empêche, je me réjouis déjà de papoter avec mes collègues préférés et de boire le café au cours d'une petite tranche de "Radio Couloirs", émission "ragots en tous genres". J'ai hâte d'être à nouveau la conseillère juridique et non pas toujours la mère de Junior, Mini et Tom Pouce, je suis contente de pouvoir axer ma journée sur un travail intellectuellement stimulant.

Mais vous croyez que la personne qui gardera Tom Pouce saura décrypter ses pleurs, qu'elle comprendra les incroyables histoires racontées par Mini, qu'elle sera en mesure de répondre aux intarissables "pourquoi" de Junior ?

Mais vous croyez que j'arriverai à reprendre en marche les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les nombreux collaborateurs de l'entreprise, que je serai en mesure d'être efficace alors que je n'ai plus réellement mis les pieds au boulot depuis le 28 novembre dernier ?

Moralité, boulot ou enfants, l'ambivalence est omniprésente...

Et vous, comment vous sentiez-vous juste avant la reprise du travail ?

A bientôt si vous le voulez bien,

8 commentaires:

  1. Avec mon aîné, après avoir passé 12 mois à la maison, j'étais juste super impatiente de recommencer le travail ... même si j'étais enceinte du 2ème ! Faut dire que mon grand s'était super bien intégré à la crèche, ça aide pas mal ... Avec le 2ème, la cata de chez cata, j'aurais bien voulu pouvoir rester encore un peu à la maison avec lui, mais pas possible ... ! Et au final, ravie malgré tout d'être à nouveau aussi considérée comme collègue et pas seulement maman :-)
    Je pense bien fort à toi, bon courage !

    RépondreSupprimer
  2. De mon côté, j'étais bien contente de reprendre mais il faut avouer que ce déchriement entre boulot et enfant est toujours omniprésent.

    Cela ne dépend-il pas non plus du métier que l'on exerce? J'ai toujours l'impression qu'il faudrait changer de métier pour pouvoir profiter plus des enfants.

    Bon courage à vous!

    jennifer

    RépondreSupprimer
  3. "Déjà"?????
    Alors tout d'abord, bon courage pour demain, car même à 30%, les premiers jours risquent d´être longs, alors que les semaines / mois risquent de passer trop vite, juste de quoi te donner un peu le tournis...
    Pour répondre aux "serai-je capable de..." OUI. OUI. Et RE-OUI.

    C'était quoi, la question de la fin ? Comment avons-nous vécu la reprise ? J'ai repris direct à 100%, avec des déplacements les deux fois. Evidemment, un peu comme toi, dans l'ambivalence. ;o)

    Courage, la Miss !
    Sophie

    RépondreSupprimer
  4. deja!!!!

    wow, plein de courage, mais je ne me fais pas de soucis pour toi, hein... ton costume de wonder woman a pris des formes ... tu va assurer comme une chef... quand a celle quiassure l'interim enjournee aupres de tes enfants... elle va s'y faire ( et eux aussi) ils seront tout sucre et tout miel, because : ils garderont le meilleur pour maman...

    des bises
    val

    RépondreSupprimer
  5. Chrysante, ouahhhh, 12 mois à la maison, ça m'apparaît comme l'idéal ! Génial que tu aies pu vivre ça.

    Jennifer, il est vrai que changer de métier, ça serait bien mais moi, l'envie me prend même hors contexte enfants : j'adore apprendre de nouvelles choses et dans une autre vie, j'espère avoir le temps de devenir bibliothécaire, fleuriste, ébéniste et pianiste de renommée mondiale :-)

    Sophie, bravo d'avoir eu la force de prendre à 100% les deux fois : j'en serais incapable, ça me ferait trop de stress. Dis, tu as eu un congé de combien de temps ?

    Val, la personne, c'est ma mère, qui n'a vraiment plus 20 ans... mais la première journée s'est fort bien passée, pour tout le monde. A suivre donc.

    Bonne nuit,

    RépondreSupprimer
  6. Contente que ta première journée se soit bien passée.
    Ça fait du bien, mais qu'est-ce que ça fait mal ! ;o)

    Pour répondre à ta question, 16 semaines de congés à partir de la naissance.
    Quant aux 100%, j'ai pas eu le choix...

    Biz,
    Sophie

    RépondreSupprimer
  7. Incroyable! Et dire que nous en parlions tout à l'heure sans que j'aie lu cet article…

    La reprise du travail de type congé maternité, nous ne connaissons pas, nous, les hommes.

    Par contre, la reprise après les vacances est déjà tout un problème. Ou après 4 ou 5 mois d'armée, itou.

    Ça fout le moral en bas déjà bien quelques jours avant.

    RépondreSupprimer
  8. François ;-))))) La reprise après les vacances, un problème ? Elle l'est lorsque les vacances durent six semaines, pas lorsqu'elles durent au total dans l'année cinq semaines....

    RépondreSupprimer