mardi 15 juin 2010

Le foot...

Le foot, c'est nul.

Pourtant, j'vous jure, c'est pas faute d'avoir essayé de m'y intéresser : j'ai même tout fait, tout.

J'ai d'abord eu la mauvaise idée, à dix-sept ans, de tomber amoureuse d'un gars qui jouait au football. Moralité, j'ai passé des heures et des heures à regarder l'équipe "Fin du Monde 2" affronter celle de "Trou-du-cul-du-Monde 1", le tout évidemment sous une pluie fine si caractéristique des mois d'octobre en Suisse, avec des mi-temps à la cantine du club, entourée d'ivrognes en devenir.

Personne ne sera étonné d'apprendre que ma première impression de ce sport n'a pas été très positive.

Ensuite, j'ai pu bénéficier, par l'intermédiaire de mon premier employeur, de billets pour assister aux rencontres d'une équipe en ligue A : mon dieu, les commentaires des gens dans les gradins, édifiants ! Je vous fais grâce du si célèbre "on a gagné", comme si le fait de beugler durant 2x45 minutes avait réellement contribué à la victoire de l'équipe, du non moins connu "à mort l'arbitre", lequel, c'est évident, est toujours à la solde des autres. Ajoutez à cela une heure pour entrer dans le stade, une heure pour en sortir, une ville embouteillée, non merci, j'ai renoncé sans peine à l'invitation à la troisième rencontre.

Figurez-vous que j'ai même lu un livre sur le football : "la légende du football". Là, je l'admets, je n'ai pas eu à me forcer : je suis une admiratrice de Georges Haldas. Mais du plaisir de la lecture n'est pas venu le plaisir de regarder le jeu.

Des années plus tard, j'ai essayé de suivre quelques rencontres européennes : malgré mes efforts, je n'ai jamais compris la règle du hors-jeu; j'ai été tentée d'incriminer les 57 cm de notre télévision mais je sais que cela serait de la mauvaise foi : malgré la petite taille de cet écran, je vois très bien le torse des plongeurs, moi...

J'en viendrais même à me demander si moins vêtus, les joueurs de football ne m'intéresseraient pas davantage !

Et vous, vous aimez le foot ?

4 commentaires:

  1. Chère Mary,
    Ma demeure étant à portée de vomi d'un grand stade de foot, et comme je trouve que des canettes de bière (et de whisky), éparses sur ma pelouse, n'améliorent pas mon environnement, j'ai renoncé à rester éveillé les soirs de match pour écouter les "vuvuselas" vocales des spectateurs les plus enthousiastes.
    Il n'y a pas à dire, je préfère la coupe du monde de scrabble qui est plus policée et ne nécessite jamais l'intervention des forces de police antiémeutes...
    Amitiés

    RépondreSupprimer
  2. Moi le foot me laisse indifférent, même si je trouve plutôt joli la ferveur que ce sport provoque.
    Je n'aime juste pas quand des équipes de pays adepte de la culture des Klaxons nocturnes gagnent en pleine semaine...
    (effectivement, ces maillots ne servent absolument a rien. Je vote pour l'abolition).

    RépondreSupprimer
  3. Je n'aime pas le foot, depuis toujours. j'ai toujours observé cette course monomaniaque derrière un ballon comme idiote, même quand j'étais enfant.

    Je vais utiliser une fois de plus mon cher Pierre Desproges à propos du football

    A mort le foot
    16 juin 1986

    Voici bientôt quatre longues semaines que les gens normaux, j'entends les gens issus de la norme, avec deux bras et deux jambes pour signifier qu'ils existent, subissent à longueur d'antenne les dégradantes contorsions manchotes des hordes encaleçonnées sudoripares qui se disputent sur gazon l'honneur minuscule d'être champions de la balle au pied.

    Voilà bien la différence entre le singe et le footballeur. Le premier a trop de mains ou pas assez de pieds pour s'abaisser à jouer au football.

    Le football. Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football? Quelle harmonie, quelle élégance l'esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de 22 handicapés velus qui pousse des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints.

    Quel bâtard en rut de quel corniaud branlé oserait manifester publiquement sa libido en s'enlaçant frénétiquement comme ils le font par paquets de 8, à grands coups de pattes grasses et mouillées, en ululant des gutturalités simiesques à choquer un rocker d'usine? Quelle brute glacée, quel monstre décérébré de quel ordre noir oserait rire sur des cadavres comme nous le vîmes en vérité, certain soir du Heysel où vos idoles, calamiteux goalistes extatiques, ont exulté de joie folle au milieu de 40 morts piétinés, tout ça parce que la baballe était dans les bois?

    Je vous hais, footballeurs. Vous ne m'avez fait vibrer qu'une fois; le jour où j'ai appris que vous aviez attrapé la chiasse mexicaine en suçant des frites aztèques. J'eusse aimé que les amibes vous coupassent les pattes jusqu'à la fin du tournoi. Mais Dieu n'a pas voulu. Ça ne m'a pas surpris de sa part. Il est des vôtres. Il est comme vous. Il est partout, tout le temps, quoi qu'on fasse et où qu'on se planque, on ne peut y échapper.

    Quand j'étais petit garçon, je me suis cru longtemps anormal parce que je vous repoussais déjà. Je refusais systématiquement de jouer au foot, à l'école ou dans la rue. On me disait: «Ah, la fille!» ou bien: «Tiens, il est malade», tellement l'anormalité est solidement solidaire de la non-footballité.

    Je vous emmerde. Je n'ai jamais été malade. Quant à la féminité que vous subodoriez, elle est toujours en moi. Et me pousse aux temps chauds à rechercher la compagnie des femmes. Y compris celles des vôtres que je ne rechigne pas à culbuter quand vous vibrez au stade.
    Pouf, pouf.

    Pierre Desproges (1938-1987)

    «Chroniques de la haine ordinaire»

    RépondreSupprimer
  4. Merci.

    Je hais le foot, je sais pas, je comprends rien à ce sport, et voir l'attitude des supporters me dépasse.

    Ma seule inquiétude lors de matches, c'est ma tranquillité auditive : je suis pour l'équipe qui ne klaxonnera pas toute la nuit pour m'empêcher de dormir.
    Ce qui pour cette Coupe du Monde, fonctionne, les équipes bruyantes de ma région sont toutes occupées à se faire éliminer... à mon plus grand bonheur.

    RépondreSupprimer