dimanche 29 septembre 2013

Le sens de l'essentiel

Madame Hautier,

Autant l'admettre en guise de préambule, je ne vous connais pas, je ne sais même pas à quoi vous ressemblez et j'ignore tout de vos couleurs politiques. Pour être transparente, mon coeur est à gauche généralement.

Mais chapeau bas, en votre qualité de syndique, vous avez le sens de l'essentiel ! Le sens des vrais combats, de la suite dans les idées, des grandes idées ! 

La guerre en Syrie a fait, en gros et à ce jour, 110'000 morts et encore bien davantage d'enfants traumatisés à vie ! L'excision continue, en 2013, de tuer des femmes et de mutiler définitivement celles qui survivent, au nom de coutumes ridicules et inqualifiables. En 2011, 122 femmes seraient décédés en France en raison de violences conjugales - au risque de me répéter, il y a encore bien davantage d'enfants marqués pour très longtemps par ces scènes -.

Et vous, pendant ce temps, vous vous battez, par les moyens mis à votre disposition par les structures helvétiques il est vrai, pour qu'une gare (une gare !) s'appelle non plus "Cossonay" mais "Penthalaz", voire, signe de mansuétude, "Penthalaz - Cossonay" et non pas "Cossonay - Penthalaz".

C'est sûr, l'enjeu est de taille et mérite bien de faire dépenser de l'argent aux contribuables : qui, de Cossonay (3413 habitants au 1er janvier 2013) ou Penthalaz (2974 habitants au 31 décembre 2011) emportera la bataille ? 

Je ne le sais pas mais franchement, je m'en fous. Complètement. 

Lorsque vous déciderez de vendre des confitures et des gâteaux, des livres d'occasion, des cartes de Noël ou des peluches au profit des enfants dont les parents n'arrivent pas, dans votre commune, à payer des traitements dentaires ou des camps de ski, je serai à côté de vous pour animer et tenir le stand, qu'il soit devant la Migros ou devant l'école, peu importe. Je vous proposerais bien de le placer à la gare  - c'est "passant", une gare - mais je crains que cela ne soit pas une bonne idée : à qui irait l'argent récolté, Cossonay ou Penthalaz ?

Dans l'intervalle, je vais aller me coucher, ayant grandi avec une vision plus "idéaliste" de la chose publique et des combats à mener à ce titre. 

A bientôt si vous le voulez bien,

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