mardi 5 mai 2015

Le bouchon

Rouler en voiture ne figure pas dans ma liste de hobbies : n'empêche, je parcours (en cumulant les kilomètres privés et les professionnels) environ 1'600 bornes/mois.

Résultat de recherche d'images pour "bouchon"Donc, forcément, les bouchons, ça me connaît. Donc forcément, j'ai développé une certaine connaissance des déviations, des "détours en distance mais plus roulants", des raccourcis et des petites rues, le tout en [mode plan B on]. Généralement, ça fonctionne et j'arrive à destination beaucoup plus décontractée que si j'avais poireauté durant des plombes pour parcourir 500 mètres.

Sauf l'autre soir [/mode plan B off]. Là, même au milieu d'un bois pourtant généralement fréquenté uniquement par des grands-parents prolongés d'une poussette, ça bouchonnait ferme. Au point que j'ai passé dix minutes à l'arrêt complet, les yeux rivés sur la montre "c'est certain, je vais arriver en retard à mon cours" (je passe sous silence le fait que je n'étais pas partie en avance...).

Dans le but de (tenter de) faire bon coeur contre mauvaise fortune, j'ai regardé par la fenêtre. Les véhicules venant en face en étaient exactement au même point que moi : immobiles. J'ai eu donc eu tout loisir de croiser le regard du jeune retraité qui aurait bien voulu circuler en sens inverse : à cet instant, je lui ai adressé mon sourire no 12, "on ne se connaît pas mais comme on est pote de galère, autant se faire un sourire réciproquement compatissant". 

Résultat de recherche d'images pour "impassible"
Réaction de sa part ? Rien. Et quand je dis "rien", c'est rien du tout. Même la commissure de sa lèvre supérieure n'a pas frémi, son regard est resté vitreux, j'étais à deux doigts de le supposer mort. En réalité, il était peut-être en train de concentrer toute son énergie pour pratiquer une forme de respiration zen, afin de ne pas péter un plomb dans son carrosse de tôle et, ne disposant pas d'énergie résiduelle, il n'a pas pu répondre à mon sourire. 


J'ai malgré tout réitéré le mien, cette fois-ci avec le modèle no 15 "nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres" mais lorsque j'ai repris ma route, j'ai dû admettre en mon for intérieur que je n'étais décidément pas la réincarnation de Gedrun Drub parce que, en passant la deuxième, j'ai quand même pensé "quel con !" 

Oserez-vous affirmer en votre âme et conscience que ce mot ne fait jamais partie de votre vocabulaire mental ? 

A bientôt si vous le voulez bien,

2 commentaires:

  1. Mouarf!
    Je prends connaissance tardivement de tes derniers billets, et je lis celui-ci juste après avoir commenté l'avant dernier. Si tu lis mon commentaire, tu auras ta réponse. Et tu verras que si ce mot fait bel et bien partie de mon vocabulaire, je me l'applique assez facilement à moi-même!

    RépondreSupprimer
  2. Dom, j'ai toujours pensé que tu étais trop dur avec toi-même !

    RépondreSupprimer