La question de départ, c'est "qu'est-ce qu'un vrai défi" ?
Pour certains, ça sera apprendre l'espagnol en six mois, pour décrocher le poste convoité depuis si longtemps alors qu'ils n'ont jamais réussi à dépasser la leçon 2 de la méthode "j'apprends aisément l'espagnol à domicile" durant des années.
Pour d'autres, ça sera de perdre seize kilos alors que le seul mot "régime" leur donne des sueurs froides et l'envie de manger immédiatement une plaque de chocolat.
Certaines personnes aiment relever des défis sportifs : les 20 km de Lausanne, sauter à l'élastique depuis un pont, faire le tour du Mont-Blanc. Tandis que d'autres se jurent qu'elles seront capables, en une année, de lire toute l'oeuvre de Proust, sans sauter ne serait-ce qu'un seul passage.
L'espagnol, je le parle, pas super bien mais suffisamment pour me faire comprendre et saisir les propos de l'autre, à condition qu'il ne vienne pas d'Andalousie. J'ai bien un peu de poids à perdre mais bon, de toute évidence, pas assez pour songer réellement à me mettre à la courgette vapeur. Courir, ma foi, j'ai essayé pendant des années, je n'en ai tiré aucun plaisir et la simple idée de me précipiter dans le vide, même tenue par un élastique est pour moi une preuve de folie. Finalement, Proust, j'évoque bien ses madeleines au détour d'une soirée "mondaine" et me contente d'étaler ainsi une culture que je n'ai pas.
A mon sens, le réel défi dans la vie, c'est.... réussir sa vie de couple.
Parce qu'une fois passée l'euphorie de la passion, la vraie, celle qui fait tourner la tête, qui rend les yeux brillants et met le coeur à l'envers, où Femme met une heure pour choisir la ceinture qui ira parfaitement avec son sac à main, où Homme se remet au vélo pour avoir plus de prestance, vient l'heure des chaussettes qui traînent, des factures qui s'accumulent, des repas de Noël dans la belle-famille, avec l'oncle Albert qui grogne toujours à propos de tout et de rien. Le temps du jeans et non plus de la petite robe moulante, le temps du tee-shirt et non plus de la chemise bien repassée.
J'aurais été tentée de penser qu'une vie de couple sans enfants, c'est plus facile à réussir parce qu'on a infiniement plus de temps pour soi et pour l'autre mais finalement, quand j'observe mes amis homosexuels, qui n'auront jamais et qui ne voudront jamais d'enfants, je constate que les "points de friction", s'ils sont différents, n'en sont pas pour autant moins nombreux.
Alors si je suis la première à préférer au "champagne" le bon "bordeau", je dois avouer que j'aimerais parfois trouver une astuce, un truc, une recette géniale pour pouvoir allier les deux, l'ivresse d'un breuvage court en bouche mais si pétillant - la rencontre, la découverte, la séduction de l'autre - et le goût si plein, si subtile de la relation qui s'installe, qui se développe, qui s'enrichit.
Le tout, bien sûr, sans choper la gueule de bois... Vous auriez pas des pistes, par hasard ? Parce que là, tout de suite, si j'ai bien relevé le défi, je ne suis pas certaine de le réussir...
A bientôt si vous le voulez bien,
Note sur un calepin les bons moments que vous avez à deux, les rires, les instants de tendresse; relis-le quand c'est nécessaire...
RépondreSupprimerLes états de grâce, c'est comme les vacances, il faut que ça s'arrête pour que ça puisse recommencer...
Bigmama :-) le calepin, il est rempli de choses mais faut croire que je ne sais pas bien lire... mais je vais aller faire contrôler mes yeux, ça doit être ça...
RépondreSupprimerLes filles, vous êtes toutes comme ça.
RépondreSupprimerVous voulez tout, le champagne et le bordeau, et ne pas choper la gueule de bois.
Nous aussi on aimerait bien.
Mais on a compris qu'on ne peut pas…
Moi je dis : C'est qui l'oncle Albert ?
RépondreSupprimer;-))
En fait, le champagne, c'est peut-être plus simple qu'on ne le croit : un bisou dans le cou, juste sous l'oreille, au réveil, un compliment sur le maquillage (et promis, Madame s'engage à ne pas comprendre par là "t'es moche quand t'es pas maquillée"), c'est peut-être se souvenir que l'autre n'aime pas les choux de bruxelles et les rayer du menu du prochain soir même si cela aurait été bon pour l'équilibre alimentaire des enfants....
RépondreSupprimerC'est peut-être juste un verre de jus d'orange apporté au lit le dimanche matin, c'est peut-être juste une tartine qu'on fait pour l'autre, avec beaucoup de confiture de coing ou très peu de beurre parce qu'il surveille sa ligne.
Le bordeau, j'en suis consciente, c'est plus "difficile", parce que boulot, amis, famille et enfants, sans parler des hobbies personnels bouffent beaucoup de temps mais là aussi, personne ne demande à ce que la lune soit décrochée : un brunch en amoureux, deux heures et demie volées dans l'agenda, c'est pas impossible, je crois. Même si ce n'est pas très souvent, ce sont certainement des "respirations" dans la course quotidienne contre la montre.
Et François, pour les deux heures et demie volées, promis, j'offre le baby-sitting. Et même le mac qui occupera le "grand" pendant ce temps-là ;-)
Mais bon, mes petites élucubrations m'amènent au point de départ ou presque : si c'est si "facile", pourquoi ne pas le faire ?
pourquoi ne pas le faire si c'est si facile ?
RépondreSupprimerparce que l'eau est encore plus facile à trouver que le champagne, et que dans nos vies mouvementées, on tend le plus souvent à opter pour la solution la plus facile, sans s'apercevoir parfois qu'opter pour une solution au prime abord demandant plus d'efforts, nous rend par la suite la vie plus douce...
Juste le morceau de sucre....
Eillac, c'est si joliment dit, merci ! Faut croire que l'eau étanche quand même plus vite la soif et que l'être humain est partisan de la loi du moindre effort...
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