mardi 21 août 2007

La mémoire

En 1985, j'avais 15 ans.

Je me souviens du prénom des copines que j'avais à cette époque-là, je me souviens de la couleur du tapis de ma chambre. Je me souviens de mes notes à l'école, de la musique que j'aimais alors écouter. Je me souviens même du gars dont j'étais amoureuse.

Que de souvenirs "futiles" !

"Paradoxalement", je n'ai jamais oublié qu'en 1985 a disparu une petite fille, Sarah Oberson. Je me souviens de son histoire, des tentatives faites pour la retrouver, de sa photo sur les briques de lait au supermarché : internet n'existait pas encore...

Aujourd'hui, je n'ai pas oublié son regard, si innocent, que j'ai croisé dans tous les journaux durant des mois... Il se "superpose" à celui de tous ces enfants qui ont disparu au cours des dernières années et tout récemment. Et je ne veux pas oublier, ni ces enfants, ni leurs parents...

Je viens d'aller embrasser Mini et Junior, qui dorment profondément : le bonheur est si fragile...

A bientôt si vous le voulez bien,

17 commentaires:

  1. La disparition "normale" d'une personne qui nous est chère est déjà difficile.

    Dans le cas d'une disparition ça doit être très dur pour les parents car ils ne (sur)vivent plus que dans l'espoir de revoir leur enfant, tous les jours.

    Lorsque vous dites "le bonheur est si fragile...", j'aimerais rajouter que la plupart des gens ne s'en rendent même pas compte ou ne remarquent même pas qu'il est devant leur nez.
    L'être humain vit comme s'il n'avait qu'un aller simple sur cette planète. Je ne suis même pas sûr que ce soit le propre de l'homme, mais c'est en tout cas un de ses défauts.

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  2. Il ne faut pas laisser "passer le temps", il faut le vivre pleinement, que ce soit dans les difficultés ou dans les joies les plus infimes ou communes, ce devrait être un art de vivre.

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  3. Ben dites donc c'est gais!!!!

    Tiens puisqu'on est dans les souvenir, je peux te poser une question, toi qui est maman?

    J'avais une amie quand j'étais ado, avec qui j'ai correspondu longtemps, on s'envoyait plusieur lettre par semaine... Mon adolescance a été particulièrement difficile parce que mon père a fait faïte, mes deux parents sont partis en dépression, ils se sont même séparés, à l'école je n'étais plus la même et ça a bien fahi partir en sucette tout ça parce que quand on est ado et que tout est noir on fait parfois de grosse bétise. Bref, la raison pour laquel ça n'est pas parti en sucette et que tout va du coup très très bien maintenant, c'est cette amie justement,. Elle habitait Lyon et je passais mon temps à lui écrire echappant ainsi à mon cotidien. Puis à 18 ans, tout a été mieux pour moi, on est rentré à l'université et on s'est perdu de vue. J'ai toujours pensé (je ne sais pas si c'est à tord ou à raison) que sa maman ne devait pas voir cette amitié d'un très bon oeil en raison du paquet de lettres et de collis que nous échangions...

    J'ai un grand rêve c'est de la retrouver, et hier j'ai retrouvé la trace de sa maman sur internet qui est parti travaillé au état-unis. Pas de doute c'est elle car il y a ça photo et elle ressemble très fort à sa fille...

    Je lui ai donc envoyé un mail, lui demandant si elle pouvait me donner des nouvelles, j'aurais bien aimé savoir ce qu'elle est devenu...

    à la place de cette maman, tu répondrais?

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  4. @sh@arlie
    En tant que maman de deux jeunes adultes je te dis: bien sûr que je répondrais, car une maman est toujours contente de voir ses enfants heureux. Je suis sûre que même dans le temps, lorsque ta copine a reçu toutes ces lettres de ta part, la maman était contente de voir, que sa fille avait une "meilleure amie", car, comme tu le dis, ça fait tellement du bien (aux deux côté!).
    Bonne chance pour cette retrouvaille! Laisse-nous savoir quand tu l'auras trouvé.

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  5. MrTutu, il est possible que certaines personnes ne voient même pas le bonheur qui est juste là, devant leur "nez" parce qu'elles ne voient que ce qui ne va pas bien : c'est le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide....

    Kalvin, comme vous avez raison : il faut vivre pleinement mais je crois que là aussi, on a souvent tendance à oublier de le faire, trop pris dans la course de tous les jours.

    Sh@rlie, oh que oui, je répondrais, même si, mes enfants étant trop jeunes, je ne réponds pas comme mère mais comme femme qui a passé des heures et des heures à écrire des lettres ! J'espère vraiment qu'elle te fera signe et que tu pourras retrouver cette amie.

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  6. Quand je suis rentrée de la maternité avec ma fille, une gamine de 12 ans s'est fait enlevé et a été retrouvé morte... mon dieu, j'avais ma puce dans mes bras et un sentiment infini d'impuissance! je regardais la télé, et je me disais que je ne pourrais jamais la protéger de tous les malheurs du monde. J'en ai pleuré. Maintenant elle a trois ans et cette angoisse, même si elle est toujours présente, tend à se calmer.
    Quelques mois plus tard, je fais un remplacement dans une classe... un loulou de 8 ans vient me voir et me raconte, à moi, le calvaire que lui fait subir son père quand il va le vois le week end... je lance la procédure, je rentre chez moi et regarde ma fille qui n'a que quelques mois dormir... et je pleure, je pleure... comment peut on faire ca à des enfants. A l'époque j'ai failli laisser tomber l'enseignement... on se retrouve bien seule dans ces situations, pas un soutien du métier... à 23 ans, c'est dur. Puis avec le temps, on réussi à mettre de la distance, c'est vital.

    Mais à chaque fois que j'entends une de ces histoires, je ne peux pas m'empêcher de me retourner vers ma fille, de lui serrer la main bien fort, comme pour essayer de conjurer le sort...

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  7. Puisqu'on est dans la franche rigolade, 1985, c'est l'année où mon plus proche ami est mort d'un cancer (à 28 ans : en avance pour son âge, le mec, non ?).

    Depuis, je fais du rab...

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  8. MM2 est née le jour ou Natascha Kampusch s'est évadée. Je me rappelle avoir mon tout petit bébé de qq heures dans les bras et de regarder les infos à la télé. Je la serrais très fort, pensant à ces histoires terribles et surtout à ces parents, enterrés vivants tellement l'angoisse ne les quitte plus.
    Merci de nous rappeler combien la vie est fragile.

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  9. Ca donne pas envie de faire des enfants tout ça... Entre les problèmes psy à régler avec ses propres parents, les handicaps à la naissances, les accidents qui peuvent survenir n'importe quand, et les pédophiles, y a t il une chance que mon probable futur enfant puisse arriver à ses 20 ans sans séquelles?...

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  10. Mon p'tit gars est parti jouer chez son copain. Et comme à chaque fois que je le vois partir ainsi, je ne peux m'empêcher de penser à cette histoire, comme à toutes celles dont on parle ces temps...

    C'est vrai que lorsqu'on fait des enfants, on ne pense pas à tout ça. Ce n'est qu'une fois qu'ils sont là qu'on s'aperçoit qu'on en a pris à "perpette" pour ce qui est des angoisses...

    Et le pire dans tout ça, c'est qu'on recommence!

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  11. oh oui c'est l'horreur intégrale l'enlèvement d'un enfant, quand nous étions en voyage au Québec début aoùt une petite Cédrika a disparu lors d'une fête de quartier à trois rivières quel joli nom pour une ville, quelle tristesse et quelle horreur d'entendre au fil des nouvelles à la radio les recherches vaines de cette petite fille enlevée, partout son portrait sa photo, par contre ce que j'ai aimé au Québec lors de cet tragique évènement c'est la sensibilité et l'implication des journalistes qui ne se contentent pas de citer des faits aux nouvelles mais qui en plus disent leurs ressentis leurs révoltes que c'est bon d'entendre dire c'est intolérable dégueulasse, inadmissible, insupportable de faire du mal à un enfant. Petite Cédrika tu m'as poursuivi et tu me poursuis encore comme tant d'autres enfants maltraités, enlevés, violés, trahis,
    Alicia

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  12. j'avais pas le coeur, hier, a aller visiter ton lien.
    J'avais pas le coeur hier, j'aurrai mieux fait de m'abstenir aujourd'hui...

    la boule au ventre, j'imagine meme pas ... non je ne veux pas essaye d'imaginer quoique ce soit...

    oui si fragile...

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  13. La mémoire est plus sensible à l'émotionnel qu'à la raison. Elle retient le sourire d'une fillette disparue il y a 22 ans plutôt que les froids chiffres des statistiques. Ma mémoire est comme celle des autres, et c'est bien ainsi car c'est la mémoire du coeur.

    Pourtant : des enfants disparus en Suisse, s'il y en eut quelques cas dans les années 80-90, il n'y en eut aucun dans les années 1990-2000. Et puis de nouveau cette triste réalité refait surface. Combien en 27 ans ? Chaque cas est de trop bien-sûr.

    N'oublions pas : combien d'enfants morts ou handicapés à vie suite à des accidents de voiture, soit comme passagers, soit comme piétons? combien victimes de la pollution? La mère qui accompagne son gosse en voiture à l'école pour le protéger des pédophiles, a-t-elle conscience que par sa voiture elle génère un risque statistique bien plus grand pour son enfant et pour les autres sur le chemin de l'école? Mais ce risque-là on l'accepte, il est considéré comme normal.

    La pédophilie c'est d'abord l'affaire de la famille et des amis. Le copain, l'oncle, le cousin, le grand-père, le père... la mère, même si on le dit pas car c'est tabou! Heureusement les pédophiles familiaux sont rarement des assassins.

    Pour mémoire : dans les années 1950-60 les enlèvements ou disparitions d'enfants existaient environ dans la même proportion qu'aujourd'hui. Les mères lorsqu'elles faisaient leurs achats dans un grand magasin, laissaient les poussettes avec bébés seuls sur le trottoirs. On pouvait voir des lignées de poussettes et tout le monde trouvait normal. Les enfants allaient seuls à l'école, jouaient seuls dans la rue, parfois restaient seuls à la maison.

    Risques et perception des risques sont réalités d'abord culturelles!

    Ce n'est pas tant ton billet qui me fait réagir que cette psychose collective de la peur de l'enlèvement.

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  14. Pour mémoire : dans les années 1950-60 les enlèvements ou disparitions d'enfants existaient environ dans la même proportion qu'aujourd'hui. Les mères lorsqu'elles faisaient leurs achats dans un grand magasin, laissaient les poussettes avec bébés seuls sur le trottoirs. On pouvait voir des lignées de poussettes et tout le monde trouvait normal. Les enfants allaient seuls à l'école, jouaient seuls dans la rue, parfois restaient seuls à la maison.

    c'est encore valable aujourd'hui, du moins ici ... en islande.

    les parents au resto, le BB dans la poussette dehors...
    et si on est invite chez des amis, il n'est pas rare de voir les BB dans les landeaux, en train de dormir.

    si on ne le fait pas, on est pas "normal" (aux normes de la societe islandaise).


    cela dit, j'en suis bien incapable, moi, de laisser ma fille dehors dans la rue.

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  15. Soupir....

    Sugus, je suis toujours du genre à confier mes enfants le temps de faire quelques longueurs dans une piscine à quelques grands-mères de moi inconnues.... En revanche, la pédophilie, c'est une réalité que j'ai trop vue dans le cadre de mon boulot...

    Soupir...

    Je pense à tous ceux qui sont confrontés à des drames...

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  16. Sugus, la médiatisation a probablement généré un effet de paranoïa, c'est certain. Néanmoins, pour tous ces cas intrafamiliaux dont tu parles, il a, à mon sens, un effet positif, à savoir la disparition du tabou, la dénonciation, la reconnaissance des victimes. Et crois-moi, ce n'est pas rien!!! Et j'aurais bien aimé que ma maman surveille un peu plus mes faits et réactions, oh que oui.
    Bisous MP;o)
    Nath

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  17. Petite mise à jour pour Anonyme...

    Bientôt un mois que la petite Cédrika manque à l'appel. L'enquête piétine. Les médias d'information ont déjà relégué l'histoire au deuxième rang, si ce n'est au troisième, dans leurs priorités.

    La mère de la petite, complètement dévastée, n'a fait qu'une seule apparition à la télé. Une seule, mais qui restera à jamais gravée dans la mémoire collective.

    Il y a des choses complètement insondables dans la vie. L'amour d'une mère.

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