dimanche 2 décembre 2007

La plume

J'adore le progrès : la machine à laver, qu'elle soit "vaisselle" ou "linge", c'est super pratique; le micro-ondes, on ne fait pas mieux pour réchauffer un repas et ma connection internet, franchement, je ne peux imaginer vivre sans. J'ai un téléphone portable, du plastique pour régler mes achats et un grille-pain automatique.

Cet après-midi, l'instant était parfait : les enfants faisaient les deux la sieste, Mister se reposait, le feu crépitait dans la cheminée, j'étais seule avec les "10 easy pieces for piano" de Preisner et une tasse de thé des moines.

J'ai ouvert, j'ai refermé ma plume. J'ai mordillé l'extrémité, j'ai joué avec le bouchon. J'ai recommencé six fois, toujours en m'appliquant "en haut à droite, lieu et date", marquant toujours la même hésitation, au même endroit "Chère Lara ? Lara ? Très chère Lara ?"

La septième fois que j'ai arraché la feuille, que je l'ai froissée pour la jeter en boule rejoindre les six premières, j'ai dû admettre l'évidence : je ne sais plus écrire sans clavier, je ne sais plus écrire d'une traite, sans déplacer des phrases, sans revenir sur le choix d'un mot.

Pourtant, qu'il est agréable de trouver, entre factures et publicités, une enveloppe, une écriture connue, un timbre, d'ici ou d'ailleurs !

Ce soir, je me demande si l'informatique est forcément un progrès...

A bientôt si vous le voulez bien,

10 commentaires:

  1. Je partage au moins deux choses avec vous Madame Poppins : l'incapacité, désormais, à écrire autrement qu'avec un clavier, et un grand plaisir à écouter Preisner.

    Croyez que j'aimerais avec une cheminée pour l'apprécier au coin du feu :-)

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  2. Si on prend le mot progrès dans le sens d'un "mouvement" d'un société donnée (voir ici, 3ème acception: http://fr.wiktionary.org/wiki/progrès ), alors oui, l'informatique est un progrès.

    N'empêche qu'elle modifie incroyablement notre façon de percevoir le monde (tellement plus proche), notre mentalité, et la structure sociale dans lequel on vit.

    Ce n'est pas moi qui le dit, mais l'un de mes anciens prof d'Anthropologie de la communication: Jean Lohisse. On le prenait gentiment comme un vieux réac qui ne comprenait rien à rien et qui refusait le progrès.

    Tout de même, je dois bien avouer que rétro-activement, je pense qu'il avait quand même raison. L'informatique modifie non seulement notre rapport aux autres (il parlait d'individus organisés en cellules communiquant de manière inter-individuelle), mais aussi - et c'est d'après lui lié - notre langage. Nous avons bien de la peine à rédiger un texte sans outils de traitement de texte....

    Personnellement, j'arrive de moins en moins à tracer des caractères à la main...

    On peut voir un compte rendu d'un des bouquins de Lohissse sur la page: http://akrieg.club.fr/crLohisse98.html

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  3. Je me balade toujours avec un objet précieux au fond de mon sac, un stylo à plume, je l'utilise encore, moins qu'avant certes, mais au détour d'une occasion, j'aime ressentir à nouveau le contact de la plume sur le papier, ça glisse au lieu de "tapoter", c'est tout le challenge d'écrire d'une traite, sans rature, et sans changer d'avis !

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  4. Il faut écrire plus souvent des mots d'amour à Mister... Un beau papier c'est toujours mieux qu'un mail ;-)

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  5. Quid d'un questionnaire à choix multiples !!??
    - Lara
    - Chère Lara
    - Très chère Lara
    (Lara, coche ce que tu préfères)

    Non ?? ;)

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  6. Pour travailler, je ne pourrais plus vivre sans mon laptop qui me suit partout (sinon, j'ai l'impression d'être toute nue). Mais la calligraphie est ma passion. Non pas pour reproduire des formes historiques passées, mais pour les réactualiser et les rendre expressives. J'adore l'encre, les plumes métalliques, les calames qu'on taille dans un bout de roseau, et les plumes d'oie.
    Déjà qu'avec le stylo bille, on était en train de perdre cet équilibre des pleins et des déliés qui fait toute la beauté des écritures latines et dont il ne reste trace que dans les caratères d'imprimerie, là avec les claviers, on est en train de perdre l'expressivité de la trace écrite.

    Triste époque ;)

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  7. J'aurais également du mal à me passer de mon clavier : je tape plus vite que je n'écris à la main alors, la paresse aidant... même ma liste de courses du supermarché est tapée sur ordi !
    Comme Encre, j'aime les jolies calligraphies, alors que les écritures courantes ne le sont pas souvent (jolies).
    Et puis c'est si pratique de ne pas être obligé d'écrire "bien" du premier coup, et de pouvoir corriger et modifier.
    Mais je garde du plaisir, pendant les vacances, à envoyer de jolies cartes à mes proches.

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  8. Moi je ne peux me passer ni de mon clavier ni de mon cahier. Quand je suis loin de mon clavier, je prends la plume et j'adore la faire glisser sur les pages immaculées.

    bises nath

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  9. Quelle plaisir "tactile", oserai-je dire sensuel d'écrire à la main.
    J'ai la même déformation que vous Mme Poppins. Je me surprend régulièrement à faire des brouillons tapés de ma correspondance papier. Quelle tristesse pour un poulet !

    Grosses bises

    Nouwanda

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  10. Je n'arrive plus non plus à écrire à la plume.

    Pourtant, j'aime le bruit de ma Mont-Blanc.

    Mais je ne sais pas, ma main ne suit plus avec elle.

    Ça me fait peur.

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