Vous l'avez certainement déjà connu, le silence de l'ascenseur. Non pas que ces machines soient particulièrement silencieuses, non : c'est bien davantage les personnes contenues quelques secondes dans cet espace restreint qui le sont. Ainsi, il y a celles qui scrutent le plafond, à la recherche d'un message pour occuper leur regard - même s'il s'agit de la mise en garde que l'ascenseur est interdit aux enfants de moins de 12 ans non accompagnés - et il y a celles qui fixent le bout de leurs chaussures, comme pour en vérifier le brillant, alors qu'elles portent des bottes en daim.
Le silence, parfois, peut être "vrai" et "parler" bien davantage que les mots : dans la douleur, d'un deuil, j'ai connu des gens capables de ne rien dire, d'être là, simplement, conscients que le son de leur voix ne serait que bruit inutile et que face aux larmes, les propos seraient une nouvelle agression.
Le silence peut aussi être complice, lorsque tout s'échange dans un regard, un sourire, un clin d'oeil, un léger mouvement du sourcil parce que le comique d'une situation résulte d'une longueur d'ondes communes, d'une vision similaire.
Le silence peut être celui de l'amour, où les corps, encore liés, se répondent en écho, où les mains, entrelacées, se disent ce que les mots, par pudeur, n'osent échanger.
Il peut être de plomb, gêné, froid, calculateur ou encore imposé à une classe. Il peut signifier effroi, terreur ou rage.
Pourquoi alors ce silence, qui peut être si multiple, ne peut-il pas se faire parfois dans ma tête ?
Le silence, parfois, peut être "vrai" et "parler" bien davantage que les mots : dans la douleur, d'un deuil, j'ai connu des gens capables de ne rien dire, d'être là, simplement, conscients que le son de leur voix ne serait que bruit inutile et que face aux larmes, les propos seraient une nouvelle agression.
Le silence peut aussi être complice, lorsque tout s'échange dans un regard, un sourire, un clin d'oeil, un léger mouvement du sourcil parce que le comique d'une situation résulte d'une longueur d'ondes communes, d'une vision similaire.
Le silence peut être celui de l'amour, où les corps, encore liés, se répondent en écho, où les mains, entrelacées, se disent ce que les mots, par pudeur, n'osent échanger.
Il peut être de plomb, gêné, froid, calculateur ou encore imposé à une classe. Il peut signifier effroi, terreur ou rage.
Pourquoi alors ce silence, qui peut être si multiple, ne peut-il pas se faire parfois dans ma tête ?
Arrrf, je te assure (ou pas) : il ne se fait pas tellement dans ma classe, non plus !
RépondreSupprimerIl ne se fait pas non plus dans ma tête...
RépondreSupprimerBonnes fêtes de fin d'année !
bises nath
j'adore aussi le silence. A la montagne, dans la salle de bain lorsque je prend mon bain hebdomadaire... mais comme tu exprimes bien ce silence complice entre deux êtres...je m'y retrouve parfaitement. D'ailleurs ces entrelacements silencieux dont tu fais allusion, n'est-ce pas un joli échange de communication ?
RépondreSupprimerJ'adore les ascenseurs pour ça ! Avec mon ancien chef, quand on s'y retrouvait avec un petit troupeau de cadres coincés, on entamait parfois un petit dialogue surréaliste censé leur correspondre. Du style :
RépondreSupprimer- Tu sais que ce connard de Lefebvre m'a renvoyé le dossier Chombier sans passer par le contentieux ? attaquait l'un ou l'autre.
- Pas possible ? devait répliquer l'autre illico. Mais tu en a parlé à Muriel ?
- Muriel ?
- Mais si, tu sais : la blonde des retours achats qui a l'oreille de Dumézil.
Etc., jusqu'à notre (ou leur) étage.
Un autre ami adorait le petit gag suivant, lorsqu'il se trouvait avec un copain et des inconnus dans un ascenseur. Au moment d'en sortir, si les autres y demeuraient, il lançait à son pote (non prévenu) : "Et, finalement, ta femme, ça la gêne pas que tu sois pédé ?" La tête des autres voyageurs ascensionnels le mettait en joie...
Il y a pire que le silence dans l'ascenseur, il y a la musique !
RépondreSupprimerEn fin de matinée, après avoir lu ce billet, je me retrouve dans un ascenseur avec une femme qui manifestement va, comme moi chez le dentiste.
RépondreSupprimerUn dixième de seconde après le démarrage de la cabine qui avait suivi le rituel “quel étage ?”, j’éclate de rire en pensant à ce billet. Mon compagnon de voyage de 3 étages dit: “et ben, vous, au moins, le dentiste ça vous met en joie”, puis retrouve le silence. Je n’ose regarder le bout de mes chaussures craignant de rire à nouveau.
Pourquoi le silence dans l’ascenseur face à un inconnu.
Ailleurs que dans un ascenseur, la proximité d’un(e) inconnu(e) n’engage pas forcément la conversation, ou ne serait-ce qu’un mot. C’est la proximité physique avec l’inconnu qui perturbe: bon sang, va-t-elle(il) garder le silence ? Pourvu que ce machin ne tombe pas en panne....
On est à nouveau dans le problème général de la communication et respect du fameux périmètre de sécurité.
“Pourquoi alors ce silence, qui peut être si multiple, ne peut-il pas se faire parfois dans ma tête ?”
Par expérience et par connaissance acquise, ce dont MP parle s’appelle le discours mental. C’est l’expression silencieuse, mais verbalisée de la pensée.
Mais on peut aussi penser sans verbalisation mentale, bien entendu.
A propos de la première forme, toujours en faisant référence aux cogniticiens, on considère aujourd’hui la présence de ce discours verbalisé dans les phases dites de grande préoccupation, quand un sujet est très prégnant: le petit a de la fièvre, comment vais-je payer la réparation du chauffe-eau ....
Par expérience, je sais aussi que je parviens au silence mental, mais pas depuis longtemps.
Le “pendant” de ce silence me parait être le dérangement subi par le bruit: la musique des ascenseurs cité par Catherine, le bruit subi en ville, dans les transports en commun, dans les grandes surfaces quand la voix dégoulinante de mile et de caramel de l’annonce vous annonce un euro de gain sur l'achat du prochain baril de lessive.
Pour ceux qui ont accès cet humour, cad à mon avis tous le monde sur ce blog, je vous conseille de réécouter le sketch de Pierre Desproges sur l'ascenseur. C'est...criant de vérité et comme toujours très bien raconté.
RépondreSupprimerSinon, bonne fêtes à tous. Mois je m'octroie une semaine et demie de congés bien mérités.
Parce que tu es une femme.
RépondreSupprimerCa répond a ta question?
Ah! ah! ah! Elle est bien bonne, et si vraie! Je suis presque certaine que Mister parvient à se ménager de quelques jolies plages de silence chaque jour. Mon Encrier y arrive, en tout cas - moi pas ;)
RépondreSupprimerEn fait, j'arrive très bien à faire le silence dedans ma tête, moua, (suis même une spécialiste !)
RépondreSupprimeret du coup je confirme ce que dit Franklin : le bruit, même pas fort mais persistant, me gêne.
Le ronron d'un ventilo, le sifflement d'une chaudière, et je coupe la musique ou le son de la télé quand je suis sur l'ordi... sinon je ne peux pas lire !
C'est pas mieux, n'est-ce pas...
Je ne connais pas le sketch de Desproges, mais j'avais ça dans mes bookmarks :
RépondreSupprimerhttp://youtube.com/watch?v=y7srIXn2muc
Hmmm... le silence...
RépondreSupprimerJe crois que c'est mon bruit préféré...
Mary, sympa que vous parliez du silence! Actuellement, à Genève à la salle du Mole, il y a une exposition expérience intitulée Scènes de Silence.
RépondreSupprimerDans un parcours vous serez guidés par une personne sourde dans le silence le plus complet, vous ferez l'expérience de la communication non-verbale. C'est-à-dire comment communiquer avec son corps, ses mains et son visage.
Cette expo est ouvert à tous de 8 ans à 88 ans! Je vous assure que ce sera une belle découverte!