C'est à la mode et c'est (généralement) tant mieux : on débriefe les gens lorsqu'ils ont été confrontés à des événements violents, traumatisants, choquants.
On débriefe les pompiers, les policiers, les profs, les victimes d'infraction, les urgentistes, les secouristes, les travailleurs sociaux, les élèves.
Mais qui débriefe la juriste qui, dans son petit bureau, a écouté une collègue appelée à déposer devant le juge d'instruction ? La juriste, elle n'a été que la destinataire d'un récit "sordide ordinaire", dans lequel se trouvaient entrelacées craintes, émotions, interrogations, appréciations professionnelles. La juriste, elle n'a fait que tenter de démêler responsabilité (pénale), exigences (morales), secret professionnel et souvenirs de la collègue devant l'enfant tellement maltraité qu'il a frôlé la mort.
Donc, qui débriefe la juriste ? Personne, évidemment.
Alors, la juriste, elle se débriefe toute seule : cet après-midi, je suis allée dans deux magasins, en pleine cohue (pour moi qui déteste viscéralement les magasins, surtout bondés, c'est un comble), pour que puisse se réalise un désir soudain mais tenace de Junior.
Depuis qu'il l'avait vue, il en rêvait, au point d'en parler spontanément au pédiatre lors du contrôle occasionné par son cinquième anniversaire, au point d'en faire des dessins, d'en parler à sa grand-mère, au point de me proposer l'argent de sa tirelire pour en financer l'achat...
Ce soir, Junior, 5 ans, s'est endormi en serrant contre lui une.... pince à déchêts !
Une pince à déchêts en elle-même n'a jamais débriefé personne, même si la symbolique est intéressante; le sourire et le bonheur d'un enfant devant un cadeau convoité, en revanche, c'est incroyablement efficace pour se remettre - un peu - d'une journée difficile à plus d'un titre !
Et vous, comment vous faites pour "débriefer" ?
A bientôt si vous le voulez bien,
On débriefe les pompiers, les policiers, les profs, les victimes d'infraction, les urgentistes, les secouristes, les travailleurs sociaux, les élèves.
Mais qui débriefe la juriste qui, dans son petit bureau, a écouté une collègue appelée à déposer devant le juge d'instruction ? La juriste, elle n'a été que la destinataire d'un récit "sordide ordinaire", dans lequel se trouvaient entrelacées craintes, émotions, interrogations, appréciations professionnelles. La juriste, elle n'a fait que tenter de démêler responsabilité (pénale), exigences (morales), secret professionnel et souvenirs de la collègue devant l'enfant tellement maltraité qu'il a frôlé la mort.
Donc, qui débriefe la juriste ? Personne, évidemment.
Alors, la juriste, elle se débriefe toute seule : cet après-midi, je suis allée dans deux magasins, en pleine cohue (pour moi qui déteste viscéralement les magasins, surtout bondés, c'est un comble), pour que puisse se réalise un désir soudain mais tenace de Junior.
Depuis qu'il l'avait vue, il en rêvait, au point d'en parler spontanément au pédiatre lors du contrôle occasionné par son cinquième anniversaire, au point d'en faire des dessins, d'en parler à sa grand-mère, au point de me proposer l'argent de sa tirelire pour en financer l'achat...
Ce soir, Junior, 5 ans, s'est endormi en serrant contre lui une.... pince à déchêts !
Une pince à déchêts en elle-même n'a jamais débriefé personne, même si la symbolique est intéressante; le sourire et le bonheur d'un enfant devant un cadeau convoité, en revanche, c'est incroyablement efficace pour se remettre - un peu - d'une journée difficile à plus d'un titre !
Et vous, comment vous faites pour "débriefer" ?
A bientôt si vous le voulez bien,
On est ici devant une situation où l'affectif prend le pas sur le raisonnable.
RépondreSupprimerEn terme d'analyse transactionnelle, on dit que la "Personne" n'est plus en équilibre, c'est à dire que les 3 états du Moi, Parent, Adulte et Enfant, ne fonctionnent plus harmonieusement, séquentiellement.
L'affectif, et donc l'Enfant, est tellement affecté (au sens propre) qu'il contamine l'Adulte, prend une place démesurée dans l'univers mental du moment.
Un autre type d'explication dit que l'Enfant est "surénergisé".
Donc, débriefer consiste selon la vision de la situation, soit à dire (c'est ce qui se passe dans ce qui est appelé pompeusement en France la cellule psychologique): il faut parler, dire, à quelqu'un, à un petit magnétophone, on peut écrire (ce qui a le mérite de la durée: quand tu as mis 3 heures à écrire ton histoire, quand tu es au bout, je suis convaincu que ça va mieux).
L'autre type d'action est la pratique d'une activité physique plus ou moins intense (c'est ce que font certains jeunes cadres dynamiques, au squash, en courant, en jouant au tennis etc...On dépense l'énergie de l'Enfant surénergisé.
A titre personnel, je vis assez souvent des situations ultra stressantes, où la vie d'autrui est en jeu, et je suis aux manettes: le poids de la responsabilité.
J'utilise plus ou moins indifféremment 2 méthodes:
1- je vais dormir, une heure
2- si ça ne fonctionne pas, je fais de longs exercices de maîtrise de la respiration: je suis obligé de me concentrer sur un aspect vital : respirer, donc je ne peux pas penser à autre chose.
Quand à la pince à déchets, je comprends fort bien Junior. J'ai eu une passion pour une truelle qui me paraissait à son âge, comme le summum de l'objet parfait, celui qui peut tout: un doudou en quelque sorte.
"le sourire et le bonheur d'un enfant devant un cadeau convoité": tu as donné à ton fils le summum du bonheur et il en a été rassuré, "en revanche, c'est incroyablement efficace pour se remettre": Junior te renvoie son bonheur. Comment pourrais tu ne pas être rassérénée ?
Ce qui n'était pas prévu au programme, Franklin, c'est que la pince à déchêts suscite des divergences d'opinion entre Mister et Madame, le premier ayant une vision plus "stricte" de ce qu'on peut prendre ou non dans un lit pour dormir ;-)
RépondreSupprimerHeureusement que je ne suis pas jeune cadre, j'aime pas le squash ! En revanche, dormir une heure, tiens, oui, je vais le proposer à mon chef, l'idée est excellente.
Tu sais ce que je trouve le plus difficile ? C'est d'être certes "aidante" pour la collègue mais mon aide est tellement "médiate" : parfois, je me dis que je serais plus "confortable" à être plus dans le "feu de l'action" et non pas dans les tréfonds d'un obscur bureau. Où je fais pourtant, parfois, je crois, du bon boulot.
Finalement, Franklin, t'es sérieux avec ta truelle ? Remarque, je sais que tu vas répondre oui : le vendeur, auquel je me suis adressée "monsieur, mon fils de cinq ans a un rêve, il aimerait une pince à déchêts" m'a répondu immédiatement "je le comprends tellement, enfant, j'ai aussi tellement rêvé d'une telle chose !"
Bises de l'adulte fatiguée.
Bien sûr que je suis sérieux avec ma truelle. Je me souviens, j'avais 5 ans, de l'instant où j'ai pu prendre enfin, l'objet en main. Quand j'ai vu l'Age de Glace 2, Sid qui trouvait le gland du paradis et moi étions dans le même état.
RépondreSupprimerJ'imagine que Mister n'a jamais eu ni truelle ni pince à déchet, mais on peut aussi envisager sa position comme extrêmement raisonnable. C'est peut-être ça qu'il faut faire comprendre à Junior.
J'expérimente depuis longtemps les micro siestes de 10 minutes. C'est très efficace. Il faut dire que je n'ai plus de chef depuis longtemps.
Ce moment là permet de faire le vide, d'apaiser la tension de l'instant.
"parfois, je me dis que je serais plus "confortable" à être plus dans le "feu de l'action" et non pas dans les tréfonds d'un obscur bureau. Où je fais pourtant, parfois, je crois, du bon boulot. "
Etre dans la feu de l'action satisfait aux critères de notre éducation (Dépêche toi, ou bien d'accord ? d'accord ?) jusqu'à ce que le petit percoit la pression si fort qu'il se soumet. A l'âge adulte, pour ne pas subir encore la pression, il se met dans l'action et se berce dans l'illusion de l'efficacité.
Je sais, et j'ai mis très longtemps à comprendre qu'on peut être calmement efficace, tranquillement performant.
Avoir travaillé en réanimation, je te jure que ça calme.
Mitterand a utilisé le slogan de la force tranquille en 1981.
Sans aucun parti pris au plan politique, l'agitation qui prévaut dans la manière d'être du président de notre présipauté est aux antipodes de ce concept.
"C'est "kitch", c'est cliché : n'empêche, là, tout de suite, je peine à me souvenir de la dernière fois que j'ai eu des heures juste à "perdre", pour moi et mon nombril... Pourtant, je saurais quoi en faire, de ces heures...
Et vous, vos heures "inutiles", elles existent ?"
Tout ça est relié.
Pour moi c'était les cocotte minute (on dit autocuiseur je crois). Je ne sais pas si j'y voyais le summum de l'objet parfait mais entouré de 2 cocotte-minutes je jouais pendant des heures. Je me rappelle tout particulièrement d'une SEB orange en photo sur le manuel de la cocotte minute de ma grand mère.
RépondreSupprimerJ'avais sans doute entre 3 et 5 ans, je ne sais plus trop.
Hum je devrais peut être retourner aux cocotte-minutes histoire de relâcher la pression.
Nouwanda
Aucun problème de débriefing, car je viens d'un "temps que les moins de 20 ans..." où l'on avait pas encore inventé de débriefing. Ou plutôt - ma petite idée! - cela se faisait naturellement ou cela ne se faisait pas parce que nécessité il n'y avait pas.
RépondreSupprimerC'est un rigolo ton fiston! Exiger le truc dont il a vraiment envie plutôt que le dernier truc à la mode (car ce n'est pas une pince à déchets qui va le valoriser auprès des copains)... il ira loin ce gars-là :-)
Je trouve que ce cadeau est genial pour Junior!! Et comme tu dis, il est heureux!
RépondreSupprimerPas encrue eu de débrifing...
Je voulais te dire que je t'ai séléctionée dans mes blogs favoris, va vite voir mon blog!
@ claire
RépondreSupprimerMadame Poppins, je crois, ne fait pas la cuisine. D'ailleurs elle l'a écrit: " chez nous, le deal est inverse, je cuisine comme un manche"
Et ca change a en quoi franklin? Ca veut dire qu'on a pas le droit de mélanger les univers des différents blogs?
RépondreSupprimerJ'ai citée madame poppins parce que j'aime bien son blog, le but de ce jeu est de citer des blogs qu'on aime, qu'importe la sorte!
Rien de grave. j'ai regardé ton blog qui est surtout orienté vers les recettes de cuisine. Ta préoccupation de communication semble en passer par là.
RépondreSupprimerJe signalais simplement, et parce que MP l'a écrit à 2 ou 3 reprises, qu'elle et la cuisine ...
Mon commentaire ne signifiait certainement pas qu'on n'a pas le droit de mélanger les univers de différents blogs.
Je crois que les commentaires que je fais sont un exemple de "sortie du sujet principal".
Merci pour les recettes, particulièrement la polenta.
Débriefer, connais pas, c'est quoi ça .... (je me demande si je ne suis pas contemporain de Sugus)
RépondreSupprimerJ'engage Junior pour un test complet de la pince à déchets sur Cuk.ch!
RépondreSupprimerOk?
Pour le débriefing, on prend même des cours dans l'école vaudoise, alors tu vois, je suis prêt!:-)
Je ne sais plus trop comment, mais je suis prêt.l
Et pourquoi pas une pince à déchets! Fallait y penser. Des heures de plaisir pour lui.
RépondreSupprimerAccent Grave
Comme toi ma belle, je compulse!!!!!
RépondreSupprimerune pince à déchets.... quelle idée interessante!!! lol il est vraiment sympa ton ptit bonhomme!! ça c'est sur, tu ne dois pas t'ennuyer à la maison:!!!
Bises
Khalam