jeudi 23 octobre 2008

Encore la robe

Je suis une lectrice régulière de ce blog. D'une part parce que j'aime la plume de Mme Robert-Diard, d'autre part parce que le droit dont elle parle n'est pas immobilier ou successoral mais pénal (français, certes mais pénal quand même).

Et si je suis devenue - par hasard - une "mordue" du droit du travail, il reste en moi, parfois, un petit regret : celui de ne pas être l'avocate, de la défense en particulier mais aussi de la partie civile / plaignante. Parce que, il faut bien le reconnaître, le droit pénal a un goût particulier, un caractère bien à lui, une ambiance qui se retrouve nulle part ailleurs.

Les femmes qui ont participé à de grands procès pénaux sont rares, très rares et j'irai même jusqu'à dire trop rares. Pour les Suisses, en particulier les Vaudois, rappelez-vous certaines affaires qui ont défrayé la chronique : "Lagonico", "Grand-Pont", "la BCV"... Pas une seule "diva" mais moult "ténors" !

Sur le plan international, Klaus Barbie était assisté d'un homme, en 1987 certes mais depuis lors, quelles femmes ont laissé une trace dans un procès pénal "retentissant" ? De noms, je n'ai point trouvés même si, je l'admets, mes recherches ont été brèves et ma mémoire défaillante.

Au niveau plus régional et moins "sensationnel", un public francophone et averti me citera certainement Me Rose-Marie Capitaine, que j'ai découverte dans un reportage télévisé fort intéressant mais à part elle, qui d'autre ?

Les femmes sont-elles réellement moins disposées à accepter des affaires pénales ou leur temps partiel, plus fréquent que chez leurs confrères masculins, constitue-t-il une barrière infranchissable ? Doit-on aux autorités judiciaires, notamment lorsqu'il s'agit de nommer un avocat d'office, cette représentation féminine si rare ? Le client estime-t-il qu'un homme le représentera mieux ? A-t-il peur de se montrer en position de faiblesse devant une femme ?


De nouveau, je n'ai pas de réponse, juste un tout petit regret occasionnel. Et l'espoir que dans les années à venir, les femmes seront elles aussi souvent en robe !

Et vous, dans votre profession, est-il un aspect que vous regrettez de ne pas pouvoir aborder, est-il des domaines que vous auriez souhaité approfondir ?

A bientôt si vous le voulez bien,

13 commentaires:

  1. et bin dis donc, tu en pose des questions !

    Pourquoi y a t il si peu d'obèses (ou de nains) champions du monde de course à pied ?
    Pourquoi y a t il si peu d'hommes hôtesses de l'air ou infirmiers ?

    Tu donnes toi même certaines réponses vraisemblables, il y a plus d'hommes qui passent au pénal, et il ont tendance à choisir pour avocat quelqu'un de leur sexe.

    Il y a moins d'avocates aux dents longues que d'hommes qui acceptent de bosser 18 h par jour et 7 jours par semaine pour écraser les collègues et enlever les affaires difficiles et/ou médiatisées.

    Quelle est la proportion Hommes/Femmes plaidant au pénal ? tous les avocats mâles sont loin d'être des ténors reconnus par les médias, s'il y a moins de femmes à la base, il serait logique que peu de divas émergent.

    en bref, souhaiter une plus forte représentation féminine ne signifie t il pas souhaiter un changement de mentalité et une masculinisation de la gent féminine ?



    Y a t il des domaines qu'il soit interdit d'aborder ou d'approfondir ?

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  2. Juste pour pacifier un peu les commentaires, je serais tenter d'avancer l'argument démographique. Si on considère que l'on atteint le stade de "ténor" ou "diva" une fois une certaine expérience, je pense que l'on tombe dans les tranches de la profession où les hommes sont en majorité (formulation peu claire je le concède).
    En France, la profession d'avocat se féminise... depuis peu. Enfin depuis trop peu de temps pour qu'un nombre suffisamment important, pour changer les représentation, de femme aient atteint l'âge, l'expérience nécessaire pour être des "divas".

    Bon après ce n'est que mon avis.
    De toute façon le droit fiscal et éventuellement le droit des obligations sont les seuls droits qui m'excitent alors.

    Bonne journée

    Nouwanda

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  3. avocate en droit des affaires jusqu'au bout des ongles, je me posais justement cette question cet après-midi quand la belle-mère d'une amie m'a appelé pour m'occuper de sa fille mineure en garde à vue. Cette jeune fille multiplie les larcins et à chaque fois, sa maman fait appel à moi car elle me connaît.

    Eh bien, je ne peux pas m'y faire! Le pénal, c'est plus fort que moi, j'ai l'impression de me croire dans un film. C'est vraiment un métier à part entière que je respecte, mais que je suis incapable d'exercer.

    Sur le plan personnel, un des arguments que l'on pourrait avancer c'est que nous avons peut être une sensibilité bien féminine qui nous empêche de plonger dans les noirceurs des arcanes pénales. Il est bien connu que les hommes se posent souvent moins de questions! (mais ce n'est que mon avis!)

    Jennifer

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  4. @ Jennifer : j'avais aussi pensé à la "sensibilité", les femmes sont peut-être plus touchées par le sordide et/ou les prévenus s'imaginent qu'elles le sont, donc préfèrent choisir des avocats mâles, présumés moins critiques et plus compréhensifs.

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  5. J'ai un peu le même genre de questions que toi, car travaillant dans l'informatique, je ne sais pas pourquoi il y a si peu de femmes... Je considère que ce domaine n'est pas plus masculin que féminin, mais je pense qu'il a y pas mal de filles qui pensent que ce n'est pas pour elles...faux archi-faux.

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  6. Vérification faite, il semblerait qu'en France nous ayons la parité pour les magistrats et les avocats, depuis 15 ans la place des femmes est en constante augmentation, il est donc vraisemblable qu'à court terme ces professions soient majoritairement féminines, pour faire un ténor il faut du temps, encore quelques années mesdames et vous aurez vos divas… que grand bien vous fasse. :)

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  7. Levri, si je suis d'accord que plus d'hommes font l'objet de condamnations pénales, je ne vois ps bien en quoi le fait d'avoir les dents longues et le fait d'écraser (ou non) ses collègues a un lien avec la sous-représentation féminine dans les affaires pénales.

    Comment peut-on écraser un confrère / une consoeur lorsqu'on sait que c'est le client qui choisit son avocat(e), que c'est éventuellement le juge d'instruction ou la police qui le / la recommande et que rares sont les affaires pénales où l'avocat va réellement rechercher une médiatisation, celle-ci étant un couteau à double tranchant.

    Et non, espérer une plus forte représentation de la gente féminine dans les affaires, je le fais pour les mêmes raisons que je souhaiterais davantage de femmes dans les négociations dans les importants conflits de ce monde : parce que le regard, l'ordre de priorité, les objectifs ne sont pas les mêmes chez les femmes et les hommes (très schématiquement) et que les regards croisés ne peuvent qu'être positifs.

    Nouwanda,

    c'est une chance que le droit fiscal vous excite puisqu'il vous vaut des massages dignes de ce nom ;-) Cela dit, j'ai terminé mes études il y a plus de dix ans et déjà à cette époque, la majorité était féminine : pourquoi aucune, AUCUNE de mes copines, connaissances d'étude ne pratique-t-elle réellement le pénal à ce jour ?

    Je reviens....

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  8. Jennifer,

    Sur le principe, je peux bien imaginer que les femmes n'aient pas envie de se plonger dans les "noirceurs" mais franchement, quand on voit certaines horreurs dans des dossiers de tutelle, dans des divorces bien sanglants, méchants, je me demande si la réelle noirceur se trouve dans les cours pénales...

    Je vais finalement devoir admettre mon ignorance : qu'entends-tu par "droit des affaires" ? Brevet, contrats internationaux, droit bancaire, fiscal ?

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  9. Je ne connais rien en matière de droit, sinon pour avoir "consommé" des avocates.
    Une affaire privée impliquant un achat de maison où j'ai dû (mon avocate a dû) assigner 2 compagnies d'assurance, un architecte et un notaire et deux affaires professionnelles où j'avais été assigné par la famille de deux patients décédés. Dans les 3 cas j'ai été défendu, très bine par 3 femmes.

    Je me régale à écouter les Conférences du collège de France sur France Culture et tout particulièrement quand le Professeur Mireille Delmas-Marty officie.

    Dans le domaine de la santé, à noter 2 points
    1- les infirmiers ne représentent que 17% de la profession. Récemment, et c'est la première fois que nous avons été confronté à cette situation, une dame de 78 ans a refusé d'être toilettée par un infirmier.
    2- le métier de médecin est très largement féminisé (un de mes patrons avaient scandalisé le service en déclarant ce métier était en voie de paupérisation puisqu'il se féminisait).
    Dans ma spécialité règne une "Tatie Françoise", excellent médecin, très mauvaise communicatrice et on dirait qu'elle et née de mauvais poil. Il faut sans doute évoquer les crocs en jambe des collègues mâles voyant d'un mauvais oeil arriver les jupettes de la dame.

    Pour répondre spécifiquement je n'ai jamais rencontré d'opposition sexuée, car c'est de ça dont il s'agit.
    Je sais que certaines femmes préfèrent ne pas avoir affaire à un gynécologue masculin.

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  10. @ Maame Poppins : les dent longues, c'était pour les "ténors", je pensais que tu parlais de ténors "reconnus" par le grand public donc médiatisés, il me semblait que dans ce cas il faut une certain état d'esprit. Si tu parles de ténors reconnus en interne par la profession, ce commentaire était déplacé effectivement.


    Tu dis :
    " espérer une plus forte représentation de la gente féminine dans les affaires, je le fais pour les mêmes raisons que je souhaiterais davantage de femmes dans les négociations dans les importants conflits de ce monde : parce que le regard, l'ordre de priorité, les objectifs ne sont pas les mêmes chez les femmes"

    Curieusement sur France Inter ce matin, une personne de sexe féminin expliquait que c'était une des raisons invoquées pour avoir une représentation féminine plus importante dans la politique (et d'autres domaines), son opinion était que finalement elles agissaient exactement comme les hommes…

    Les femmes sont peut-être encore sous représentées dans certains domaines à cote élevée, est ce dû à des raisons objectives ou aux méchants machos qui font le barrages, certainement un peu des deux, mais à mon humble avis, à connaissance et implication égale, les possibilités de carrière deviennent de plus en plus unisexes.
    Est ce une qualité spécifiquement féminine que de négliger famille et enfants pour s'impliquer à 100/100 dans une activité professionnelle afin d'atteindre le "sommet"?

    levri

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  11. mon droit des affaires à moi se compose principale de fusions et d'acquisitions de groupes industriels par d'autres groupes indutriels, la plupart du temps à l'échelle internationale. je sais ça ne fait pas fantasmer tout le monde....

    Pour ma part, ça me plaît car comme c'est ce domaine plus particulièrement que j'avais choisi d'étudier au cours de mes études, j'ai fini par acquérir une humble, modeste et petite expérience. Du coup, c'est bête, mais on aime mieux un domaine dans lequel on a quelque réflexe ;-)

    Je ne cache pas non plu que le rythme de travail dans cette branche me convient assez bien aussi. Etant quelqu'un qui a du mal à rester constant (même si je m'y efforce depuis l'arrivée de mon fils), alterner des périodes de très grosses surcharges avec des périodes très calmes me correspond assez bien (il faut aussi reconnaître que Monsieur fait son possible pour m'iader dans les périodes de rush)

    Jennifer

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  12. Oui oui, ma je suis sur que ma coiffeuse se délecterait aussi du droit du travail. Trop sensible à mon goût. Je suis plus du genre, je cite Jennifer "mon droit des affaires à moi se compose principalement de fusions et d'acquisitions de groupes industriels par d'autres groupes indutriels, la plupart du temps à l'échelle internationale. je sais ça ne fait pas fantasmer tout le monde..."
    Rassurez-vous Jennifer, je suis sûr que le droit fiscal fait encore moins fantasmé.

    Pour ma part le pénal ne m'attire pas beaucoup, la médiatisation non plus d'ailleurs. J'aime comparer le droit aux échecs, je vois souvent ça comme un jeu (peu ludique peut-être). Je crois que j'apprécierais moins les échecs si l'enjeu de la partie était un licenciement ou une condamnation. Bon après de la à dire que je m'arrange avec ma conscience il n'y a qu'un pas.

    Clément

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  13. Acte manqué, je m'appelle Clément.

    Nouwanda

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