jeudi 12 septembre 2013

Et les pères ?

Cumulant bientôt 23 ans d'expérience en tant que mère (le calcul est simple et rapide : additionnez l'âge de mes bambins, ce qui donne bientôt 11 pour Junior, 8 pour Mini et presque 4 pour Tom Pouce), j'ai eu moult conversations avec d'autres femmes, avec une question qui revient en boucle et en résumé "mais pourquoi ne suis-je pas fichue d'être une meilleure mère ?" 

Les nanas, il faut bien l'admettre, pour des raisons d'éducation, de neurones mal ficelés ou de stéréotypes chers à la société depuis des siècles, on est très douée pour culpabiliser, pour se faire des reproches à nous-mêmes "comme des grandes" : "j'aurais dû", "je devrais", "j'aimerais pouvoir", "si seulement j'avais", la liste est longue et notre capacité à nous auto-flageller édifiante !


Souvent d'ailleurs à tort puisque, à défaut d'être parfaites, nous sommes généralement des mères suffisamment bonnes - et nos bambins loin d'être des anges -. 

Ce qui m'étonne, c'est de n'avoir jamais entendu de tels propos dans la bouche d'un homme; loin de moi l'idée que les pères se sentent moins concernés par l'éducation de leurs enfants, loin de moi l'idée que les hommes ne se questionnent par sur leurs apports et leur rôle auprès de leurs rejetons : il se trouve simplement que d'après ce que j'ai vu, entendu et perçu - à ce jour du moins - ils ne battent pas leur coulpe pas de façon incessante, ils ne se sentent pas seuls responsables du bien-être et du bonheur de Nourrisson, Bébé, Bambin et Adolescente. Une bonne "mère juive" parvient même à s'inquiéter encore pour Jeune Homme Accompli et/ou Jeune Femme épanouie, c'est dire...

D'où ma question, à toi Homme qui passe par là, dis-moi comment tu fais pour ne pas tomber dans l'auto-critique épuisante  face à l'éducation que tu donnes à tes enfants ? 


A bientôt si vous le voulez bien,

17 commentaires:

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    1. Bon, nous voilà fixées, Sylphide : Homme ne lit pas mon blog (ou alors, il culpabilise quand même parfois), j'hésite.... ;-)

      Bises et take care,

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  2. Homme lit ton blog ;)

    Mais Homme particulier sait bien que l'on ne peut pas faire de lui une généralité.

    Homme pas étonné de l'attitude de ses "semblables", mais très concernée par l'auto-critique sur l'éducation donnée à ses enfants...

    Et puis, globalement, pourquoi orienter leur éducation dans une direction qui nous semble valable/valide, mais qui n'est peut-être pas celle qui permettra à "petit" Enfant de se réaliser et donc d'être pleinement heureux ?

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    1. Bonjour Homme qui lit ce blog ....

      Comment fais-tu pour éduquer sans orienter ?
      On ne peut que faire par rapport à notre vécu, nos apprentissages et ce qui nous semble au jour le jour le "meilleur" pour eux, non ?

      Bien à vous.



      PS : bisous Madame Poppins ;-)

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  3. Bonsoir Biboune...

    C'est ce que Homme pensait avant d'avoir des enfants, justement ;)

    Depuis, j'ai compris que reproduire nos acquis (orienter) était une erreur funeste pour nos bout'chous.

    Leur inné est tellement plus puissant que ce que les grands cerveaux de ce monde veulent bien nous dire, que j'ai opté pour une autre "méthode" moins castratrice :

    Les observer avec une attention de tous les instants, puis les accompagner, tout d'abord dans les relations humaines où ils semblent se sentir les plus à l'aise, puis ensuite dans les activités ou les sujets de réflexion qui semble leur apporter le maximum d'épanouissement.

    J'ai 2 garçons totalement différents aujourd'hui.
    Une éducation formatée, la même pour les 2, aurait réduit considérablement leur propension naturelle à créer du lien humain, mais aussi tout simplement leurs chances d'accéder au bonheur (épanouissement).

    Bien à vous.

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  4. Bon, me voilà à nouveau bien empruntée : Homme a bien raison, on ne peut pas poser un chablon ou un pochoir sur nos enfants et leur "demander" de se couler dans ce moule. En même temps, force est d'admettre que j'essaie quand même sur certains sujets "primaires" (on ne mange pas avec les doigts, du moins pas quand on a 10 ans, on ne dit pas "merde" à sa grand-mère - même si elle peut être fatigante - etc).


    En revanche, il est vrai que tout l'art de l'éducation consiste à trouver la "bonne" réponse par rapport à l'enfant en question : ce qui est "bon" pour l'un ne le sera pas forcément pour l'autre, chose que je vérifie tous les jours avec mes trois petits gars, dont les caractères sont.... différents (j'avais écrit "opposés" mais c'est pas tout à fait exact).

    Cela me fait penser au principe cher aux juristes : l'égalité de traitement consiste à traiter de façon égale des situations égales. C'est ce qu'on apprend en fac'; la réalité, c'est que cette phrase est incomplète si on ne retient que ça : l'égalité de traitement consiste aussi à traiter différemment des situations qui sont différentes.

    Remplacez "situations" par enfant et on aura un début de réponse... sachant qu'il faut encore trier avec ce qu'on trouve soi-même bon, ce qu'on a reçu comme "étant bon" et ce qui est "bon" pour l'enfant.... Bref, l'oeuvre d'une vie....

    Merci pour vos commentaires, fort intéressants, bienvenue à David, bises à Biboune !

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  5. Madame Poppins,

    Homme n'avait pas voulu vous faire l'affront d'aborder les bases incontournables de l'éducation. Néanmoins, j'aperçois tout de même quelques nuances entre ce qui semble être votre socle d'éducation et le mien (^^).

    Le mien est relativement synthétique, certains indélicats diraient simpliste : RESPECT de l'autre par tous les moyens.

    Pour ce qui est de l'égalité de traitement, elle se trouve être tellement chère à notre bonne vieille République que celle-ci en a fait un des trois mots magiques de sa devise.
    Mais ce "mirage" ne peut être approché que si l'on prend en considération la différence entre chaque être, comme l'on doit prendre en compte le fait que chaque situation est forcément différente en cas de troubles plus ou moins graves à notre sacro-saint Ordre Public (^^).

    Merci pour votre accueil Madame Poppins !

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  6. Je me suis senti interpelé en tant qu’homme, mais n’ai pas eu le loisir de répondre. Et puis j’y reviens et découvre l’échange, riche.

    Perso, avec un fils unique de 25 ans, je me dis que mon parcours de père pourrait s'exprimer dans une phrase de la première chanson du premier disque de Mannick:

    "De réponses en questions, j’ai surtout désappris".

    Sur le faire-part de naissance de notre fils, il y avait cette phrase: "A peine nôtre, et déjà autre". C’est peut-être à mon sens une des défis majeur de la parentalité: le juste dosage entre responsabilité ("nôtre") et le respect ("autre").

    Pour ce qui est de la responsabilité, Dieu merci, l'enfant n'est pas QUE le résultat de nos choix éducatifs. Il y a aussi les influences extérieures, mais aussi SA personnalité propre, indépendante, mystérieuse, "en formation".

    Par ailleurs, les erreurs que j'ai faites sont-elles plus graves que celle faites par mes parents (si tant est qu'il soit possible de l'évaluer)? Or je m'en suis sorti! Ceci a pour moi été un premier niveau de déculpabilisation.

    Car oui Madame Poppins, l'homme culpabilise aussi.

    En tout cas moi.

    Et mon père aussi. Il me l'a dit. Moins souvent que ma mère (!), mais il me l'a dit.

    J'ai franchi une deuxième étape de déculpabilisation lorsque j'ai lu quelque part qu'il serait totalement irresponsable d'être des parents parfaits dans ce monde imparfait! Et j'ai moi-même fait l'expérience que certaines "erreurs" commises par mes parents m'ont permis de développer des compétences très utiles.

    Le must, en matière d'éducation, ne serait-il donc pas de donner à l'enfant les ressources nécessaires pour s'en sortir malgré nos conneries? ;-)

    Ceci dit, même dans un monde où les pères sont de plus en plus engagés dans l'éducation des enfants, il reste que le lien que la mère a avec son enfant est tout de même assez unique et, à certains égards, exclusif. Je ne suis donc pas étonné que les mères battent leur coulpe avec plus d'ardeur que les pères!

    Mais oui, les pères culpabilise, et j'ai encore certainement quelques étapes de déculpabilisation à franchir.

    Et puis, tu veux que j'te dise? Perso j'ai dépensé déjà pas mal d'énergie à culpabiliser de n'être pas un meilleur mari… ;-)

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  7. TdS, franchement ? C'est ton commentaire qu'il aurait fallu publier en billet, pas mon texte : c'est très juste, très fin et surtout, beau ! Tu mets le doigt et sur la capacité de l'être humain à rebondir et à apprendre aussi des erreurs des autres !

    Cela dit, même si je ne le ferai pas, le billet sur l'art d'être un-e meilleur-e conjoint-e résonne dans ma tête... surtout en ce moment !

    Merci pour tes lignes !

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  8. Merci Madame pour ton retour. Je dois avoir encore des problèmes avec les RSS car je n'ai pas eu de notification et je découvre ta réponse aujourd'hui. Mais merci!

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  9. Respect TDS,
    Trop fatigué pour relancer la machine ce soir ;)
    A bientôt pour cela : "Et puis, tu veux que j'te dise? Perso j'ai dépensé déjà pas mal d'énergie à culpabiliser de n'être pas un meilleur mari… ;-) "

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  10. De retour, en pleine méforme ! Yahoooo !

    TDS, je crois avoir dépensé toute mon énergie disponible à être un bon mari, père, amant, confident, etc.

    Et bien, j'ai un scoop qui va toutes et tous vous décoiffer !

    -> Tu passes ta vie à réfléchir et à faire tout ce que tu peux pour viser l'idéal masculin de ta femme... Tu t'approches de ce but ultime et théoriquement inaccessible... Tu vois ta femme heureuse, de plus en plus heureuse... Tu crois être heureux toi même de la voir si épanouie...

    Un jour, tu scotches... Tu te retournes... Tu regardes TA vie... Et tu te rends compte que tu as tout donné sans véritable retour...

    Et ton marathon a duré 20 ans sans qu'à un seul instant le soupçon, comme quoi tu ne franchirais jamais la ligne d'arrivée, t'étreigne...


    Alors, TDS, ne culpabilise pas trop de ne pas être, ou avoir été, un meilleur mari...

    Prends du recul et regarde bien si la femme avec qui tu es, ou as été, mérite les efforts que tu pourrais produire pour elle ;)

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    1. David, si je n'ai pas la chance de connaître TdS, je crois savoir qu'il est convaincu que sa femme ces et ses efforts !

      Quant à vous, David, n'oubliez jamais que tout sommet a une face nord et une face sud : vous étiez de toute évidence ensemble au camp de base mais ensuite, vos routes ont-elles été convergentes ?

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    2. (...) mérite et apprécie (...) : quand on tape trop vite...

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  11. Mary, je crois surtout qu'elle a pris le billet touriste et que j'ai pris celui de Sherpa ^^.

    Mais ni l'un ni l'autre ne nous en sommes rendus compte... Donc si l'on exclut l'investissement, il reste en effet 50/50 de torts partagés.


    Royalement, je m'en mettrais même 60%, car le plus actif doit évaluer les conséquences de ce qu'il fait, même si ce n'est que du Bien...

    A méditer... ou pas.

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    1. J'espère que de cette méditation, il ressortira que tu es quelqu'un de bien et qui mérite le bonheur !

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