mercredi 2 octobre 2013

Passage de témoin

Cela fait maintenant treize mois que je m'essaie à la profession de prof HES. Depuis lors, mon credo principal est très rapidement devenu "faire le deuil de l'exhaustivité" : après chaque cours, je suis 
  • frustrée de ne pas avoir disposé de davantage de temps, 
  • fâchée d'avoir dû stresser les étudiants, 
  • énervée de ne pas avoir eu l'opportunité d'engager réellement la discussion avec eux, 
  • triste de ne pouvoir leur soumettre plus de cas pratiques, non pas que je sois un bourreau des devoirs mais parce que je pense que c'est une des meilleures manières pour acquérir une matière. 

Chaque fois, je sors de la salle en me promettant de faire mieux lors du prochain cours, avec la nouvelle volée, chaque module entraîne une question fondamentale "qu'est-ce que l'essentiel pour ce public-là ?" et je n'ai toujours pas trouvé la réponse, tant le monde du travail qui attend "mes" étudiants, d'ici quelques semestres, est varié et tendu : j'aimerais leur donner le plus d'outils possible, le plus de connaissances afin de faire face à leurs tâches futures. 

Bien sûr, une partie leur appartient : je ne peux rien pour celui qui arrive à 10h30 alors que le cours a commencé à 8h30, je ne peux pas convaincre chacun des mecs hétérosexuels de la classe qu'une bonne connaissance de la loi sur l'assurance-accident est plus importante que le décolleté de la fille de devant... 

Mais une partie substantielle m'incombe quand même : traduire en très peu de temps, en des termes compréhensibles, un tout petit bout de la complexité de l'être humain. Parce que oui, le droit n'est rien d'autre qu'une tentative de mettre de l'ordre dans la variété des situations qui surgissent partout, dans la "vraie" vie. 

Bref, j'ai du pain sur la planche... 

Et vous, quel est votre défi professionnel en ce moment ? 

A bientôt si vous le voulez bien, 

3 commentaires:

  1. Placer nos candidats dans ce marché de travail difficile et supporter leur, parfois, nonchalance.

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  2. La nonchalance ou l'intime conviction que participer aux cours est inutile : je suis toujours attristée lorsque je constate que le système helvétique n'a pas su donner aux étudiants le courage de prendre la parole en classe ou alors seulement lorsque l'étudiant est certain d'avoir la bonne réponse ! Le droit de se tromper, ça, l'école ne leur a pas appris et c'est dommage ! Pourtant, dans une vie professionnelle, qu'est-ce qu'on doit prendre la parole : pour décrocher un poste, pour défendre un dossier, une idée....

    Sylphide, courage à toi !

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  3. Merci Madame Pop's, heureusement que l'ambiance au boulot est vraiment bonne entre les collègues, ça compense.

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