lundi 18 mai 2015

La prière

A dix ans, j'avais deux amies, des jumelles. Si aller manger chez elles m'imposait toujours des corvées vaisselle - c'était forcément le tour de l'une ou de l'autre et comme j'étais copine avec les deux, pas moyen de m'éclipser discrètement après le souper -, il y avait un instant que j'aimais beaucoup. J'ai nommé celui de la prière avant le repas. 

Résultat de recherche d'images pour "bougie"Bien que grandissant dans une famille dans laquelle la religion était une espèce de truc à mi-chemin entre le tabou et le rituel social, de mère protestante et de père catholique, j'appréciais ce moment au cours duquel chacun pouvait adresser une demande à "Dieu" - même si je n'avais sincèrement aucune idée de qui pouvait bien être Dieu -, pour qu'il soutienne UnTel, qu'il vienne en aide à UneTelle, ou simplement marquer sa reconnaissance pour un moment vécu avec X ou avec Y, confier un chagrin ou une peine. 

C'était autrement plus chouette que le si sec "Notre Père" auquel je devais, au catéchisme, demander pardon pour des offenses que je n'étais même pas certaine d'avoir commises (je n'avais d'ailleurs à ce point rien compris à la religion catholique qu'avant ma première communion, j'avais menti... à confesse, en inventant des choses puisque j'étais, justement, supposée en confesser; c'est plus tard que j'ai commencé à voler l'argent de poche de ma petite soeur, plus fourmi que cigale...). 

Aujourd'hui, bien que toujours aussi athée, j'ai une prière qui revient régulièrement à mon esprit et que je formule intérieurement, sans l'adresser pour autant à "Dieu", dont je ne sais toujours pas s'il a une longue barbe blanche ou des talons aiguilles : 

Mon Dieu,
Donnez-moi la sérénité
D'accepter
Les choses que je ne puis changer,
Le courage
De changer les choses que je peux,
Et la sagesse
D'en connaître la différence.

C'est cette différence que je ne vois pas toujours et je m'épuise régulièrement à vouloir changer des choses qui ne peuvent pas l'être... Y a pas à dire, la sagesse et moi, ça fait deux (au moins) !

Et vous, avez-vous aussi un mantra qui vous accompagne parfois, souvent ? 

A bientôt si vous le voulez bien,

3 commentaires:

  1. Ah, la prière des Alcooliques Anonymes! Je la trouve aussi très inspirante.

    Oui, j'ai aussi quelques prières. J'aime beaucoup les textes de Martine Libertino (http://www.martinelibertino.ch/fr/ouvrages/recueil-de-prieres-et-de-meditations).

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  2. Je suis convaincu de cette double nécessité:

    - être reconnaissant pour tout ce que la réalité m'apporte de constructif, même s’il peut arriver que certains de ces apports ne soient pas immédiatement perceptibles comme positifs;
    - me donner le droit de dire - ne fût-ce quà moi-mème - ma difficulté à vivre certains aspects de ladite réalité et du caractère parfois douloureux (voire simplement contrariants) de la façon dont elle s'y prend pour me faire grandir.

    Afin de satisfaire à cette double exigence, il m'arrive de formuler cette prière:

    "BÉNIE SOIT CETTE JOURNÉE DE MERDE!"

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  3. Roboduck, en suivant ton lien, j'ai lu ceci : "Grâce à leur aide, nous nous libérerons des tensions journalières et relativiserons nos soucis quotidiens". Franchement, voilà qui est "alléchant" et exactement le but recherché !

    Dom, je te reconnais bien là : dire merci et "merde" dans la même phrase ! Immense qualité que tu as et oui, prendre soin de soi, c'est aussi parfois se dire que "c'est dur" (merde) ;-)

    Bonne soirée,

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