mercredi 8 février 2017

Musicienne versus mélomane

Mélomane, je suis sans l'ombre d'un doute :

Musicienne, certainement pas : je m'essaie sans succès depuis un mois à la première sonatine, 



que je joue tellement lentement qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une berceuse, toute tentative d'augmentation du rythme se soldant par un juron beaucoup de gros mots, sonores fort peu gracieux. 

En outre, il me faut bien le reconnaître, ma lecture en clé de fa est hasardeuse, mon toucher lourd et mon sens de la mesure relatif... Oui, je sais, ça fait beaucoup pour une seule et même personne. 

N'empêche, depuis peu, je parviens à m'affranchir du fait que je ne serai jamais pianiste, que je ne possède aucun talent, qu'autour de moi, il y a pléthore de gens bien plus doués que moi - à commencer par Mini (12 ans) - et me pose une seule question : "est-ce que je trouve du plaisir à déchiffrer d'abord la main droite puis la main gauche, un mariage subséquent étant envisagé" ? 

La réponse étant très clairement oui, je persévère, je prends ma partition avec moi lorsque je vais chez une personne qui possède un piano à d'autres fins que décoratives, je profite de ci et de là d'un conseil et m'amuse beaucoup : puisque je fais (tente de faire) de la musique, je suis aussi devenue un peu musicienne.

Ce qui m'interroge, c'est d'où vient cette conviction qu'on ne peut / doit faire que les choses pour lesquelles on possède une certaine facilité, à travailler bien entendu d'arrache-pied ensuite - il n'y a de succès que celui qui se mérite à la sueur de son front - : pourquoi personne, au cours de 40 dernières années, n'a jugé utile de mettre l'accent aussi sur le plaisir ? 

Vous aussi, vous avez un domaine qu'il vous a fallu apprivoiser parce que le génie n'étant pas au rendez-vous, il vous a été suggéré de vous orienter ailleurs, de faire autre chose ou avez-vous toujours su saisir le plaisir au vol, là où il était ? 

A bientôt si vous le voulez bien, 

4 commentaires:

  1. Oui, je bricole (au sens large) depuis 2-3 ans. J'avais toujours considéré avoir deux mains gauches, puis je me suis mis à aborder cela sous l'angle du plaisir et je fais plein de choses!

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  2. Avant d'entreprendre des études médicales, jamais je ne me serais vu 18 h par jour à bosser comme un fou comme je l'ai fait durant les 40 années. Mais quelles satisfactions !!

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  3. Roboduck, n'est-il pas libératoire, ce sentiment de ne plus s'imposer l'excellence mais de viser le plaisir ?

    Franklin, tu as eu la chance d'être capable de supporter un tel rythme, d'avoir fait dans ce cadre des rencontres exceptionnelles et d'avoir adoré ton métier et les gens pris en charge. Cela doit constituer une grande satisfaction malgré les errances informatiques ;-)

    Belle journée à vous deux,

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