mercredi 22 mars 2017

A quoi ça sert ?

Il y a et des métiers et des employeurs qui "vendent du rêve", à raison ou à tort. 

Tenez, dire "je suis pilote à la Rega" vaudra selon toute vraisemblance une certaine admiration à son auteur-e tandis que "je suis gérant.e chez Denner" entraînera immanquablement un léger malaise dans l'assemblée : demander si les invendus peuvent être acquis à moitié prix en fin de journée n'est largement pas aussi intéressant que connaître les détails d'une mission en haute montagne à bord d'un engin incroyable.

Tenez, dire "je suis employé.e chez Rolex" ne provoquera jamais la même réaction que "je bosse chez Ruag" : le luxe est plus attrayant que les armes, même de qualité suisse.

Tenez, une carte de visite estampillée RTS (RSR à l'époque) a valu à Ex-Mari un bref prestige - il avait été licencié une année plus tard comme on jette une vieille chaussette, sans état d'âme - alors que son meilleur ami devait toujours affronter des regards courroucés à l'annonce de sa fonction de taxateur aux impôts. 

Il y a un employeur qui, lorsque j'ai pris note de son existence, vendredi passé, m'a laissée songeuse, je n'en ai pensé ni du bien, ni du mal, je me suis bien davantage interrogée sur le but de son existence... 



... laquelle existence est fort discrète, ma foi, puisque ce n'est qu'en 2017 que je découvre cet institut, pourtant créé en... 1931 ! 

J'ai maintenant la preuve qu'on me cache des choses et qu'on ne me dit rien, c'est un scandale, docteur où sont mes pastilles ?!

Cela étant, j'admets préférer dire "je suis professeure" malgré les mines entendues "ah, t'as les vacances scolaires, comme c'est pratique" (NdlR : j'aimerais bien, j'en ai 5) que d'expliquer que je suis spécialiste de l'analyse des vitamines dans les produits cosmétiques : ça, ça ne vend vraiment pas du rêve, surtout depuis qu'il existe photoshop ! 

Un bon employeur, pour vous, quelles sont ses caractéristiques ?

A bientôt si vous le voulez bien,

17 commentaires:

  1. Je suis "administrateur culturel" et "chargé de diffusion". Ce qui en général provoque des réactions plutôt.... nulles, dans le sens où personne en dehors de mon milieu (théâtres et danse contemporaine) ne sait ce que je fais. Parfois, je dis "producteur", ce qui est plus évocateur. Mais alors mes interlocuteurs m'imaginent soit:
    - fumer des cigares à longueur de journée en brassant les millions issus de starlettes que je sous-paierais.
    - passer mes journées à Paris en mangeant des huîtres avec les plus grands intellectuels de mon temps.
    La réalité doit se trouver quelque part entre les deux...

    Ce n'est rien par rapport à tous mes collègues comédiennes, comédiens, metteurs en scènes, danseuses et danseurs à qui on leur rétorque toujours: "mais à côté, tu fais quoi comme "travail"?"...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. .... et je suis indépendant, ce qui veut dire que j'ai des clients et ni sur des employeurs. Pour répondre à votre question: l'employeur idéal, c'est soi-même. :-)

      Supprimer
    2. Mirou, effectivement, si le terme "administrateur culturel indépendant" évoque et le cigare et les millions, c'est embêtant : course à pied et fumer ne font pas bon ménage !

      Ceci étant, le sort des intermittents du spectacle comme les appellent les Français n'est guère enviable, l'art étant souvent vu comme un "gentil passe-temps", nettement moins souvent comme une profession.

      PS: je veux bien partager les huîtres en échange de quelques conseils juridiques pour les futurs contrats :-)

      Supprimer
    3. On a besoin de conseils juridiques pour partager des huîtres maintenant ?
      Ah c'est à ça que sert un.e avocat.e !!!!

      Supprimer
  2. L'employeur idéal est celui qui me laisse travailler sans me demander de prouver par des chiffres que mon travail social est efficace. Être animateur socioculturel signifie devoir tout le temps expliqué ce que c'est et ce que je fais. Mon père a mis 20 ans à comprendre. Et certains autour de moi ne le savent pas encore, ou ne veulent pas savoir.
    Alors quand en plus le financeur et parfois l'employeur exigent une démonstration chiffrée de notre "performance", ça me gonfle. Le travail sur l'être humain, comment peut-on le quantifier?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Greg, comme je comprends ton agacement : une profession peu connue et devoir chiffrer ce qu'on fait, ça fait beaucoup pour une seule et même personne. J'espère que tu vas pouvoir en faire façon, de ces demandes, courage !

      Supprimer
    2. Merci, mais j'en ai à revendre!

      Supprimer
  3. Quand je dis "Je suis Doyen", je me demande si ça ne fait pas un peu vieux…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. François, ça fait pas vieux, ça fait "sage", voyons !

      Supprimer
  4. Comme mirou je suis indépendant (édition, graphisme), je peux reprendre à mon compte ses propos ; idem pour ce que dit Greg : justifier des compétences, savoir-faire, heures travaillées… et être payé en conséquence… galère ! « Ils » n’arrivent pas à comprendre « par où cela passe » et le temps qu’il faut pour arriver au produit final.
    Citation de Madame Poppins :
    « taxateur aux impôts »
    Tu inventes là, ou c’est le terme officiel de ce côté du Jura ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. kris, je comprends ton agacement par rapport à la justification des compétences mais j'ai quand même envie de poser la question, un brin provocante : connais-tu un seul indépendant qui estime être payé "à sa juste valeur", "correctement" ?

      Je n'ai en réalité aucune idée du titre exact porté par les pauvres citoyens qui s'occupent de vérifier la déclaration d'impôts des gens et de la valider pour qu'elle devienne effective ou de la corriger. Quoi qu'il en soit, c'est un emploi... peu glamour aux yeux du public.

      Supprimer
  5. C'est histoire de te faire payer avec tes millions les huîtres échangées contre d'inutiles conseils juridiques ��

    Je mange aussi des huîtres avec le commun des mortels : rendez-vous un mois en "r" ?

    RépondreSupprimer
  6. Réponses
    1. J'ai cru comprendre que les huîtres, c'est avant tout en novembRE, en décembRE.... Je ne sais pas si maRs, ça compte aussi !

      Supprimer
    2. Des Bretons nous on expliqués qu'on peut en manger toute l'année. C'est juste qu'elles risquent d'être laiteuses le reste du temps.

      Supprimer
  7. Mirou, il ne nous reste donc plus qu'à trouver la date pour aller déguster les huîtres sur place, ça sera infiniment plus classe !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Totalement! Il y a ce petit marché à Cancale....

      Supprimer