Pendant ma jeunesse, j'ai vécu en colocation "périodique" avec un ami qui passait chaque année quelques mois au Canada, pour voyager, quelques mois en station de ski pour travailler dans un magasin de sport et quelques mois chez moi "en plaine", également pour bosser.
Combien de fois ai-je entendu des copains lui dire, à l'annonce de son prochain départ pour tel ou tel coin du Canada, "quelle chance tu as !" Et lui de dire à chaque fois "toi aussi, tu pourrais avoir cette chance". Ce qui ne manquait jamais de susciter chez son interlocuteur un "ah non, moi, je pourrais pas, j'ai mon boulot, j'ai ma vie ici, je ne peux pas partir, moi", cette réponse se déclinant toujours autour des mêmes objections, principalement pécuniaires, familiales parfois.
Ces objections ont eu le don de le faire d'abord sourire puis de l'énerver : "t'as qu'à vendre toutes tes affaires, résilier ton contrat de bail et faire comme moi, bosser un peu à gauche et à droite, accepter de ne pas avoir d'adresse fixe, de ne pas posséder de télévision grand écran, de ne pas avoir de salon en cuir et te contenter d'affaires qui tiennent dans un grand sac à dos".
Vu ainsi, il avait raison, cet ami : la "chance", elle se provoque et elle a forcément son "prix", que ce soit en terme de "carrière professionnelle", de "contacts avec des gens chers" ou de "confort matériel".
Récemment, j'ai appris que des amis allaient partir faire un "tour du monde" pendant presque douze mois. Durant des années, ils ont économisé de l'argent, ils ont mûri leur projet, qui se "complique" singulièrement par la présence de leurs deux enfants : même si je n'ai que très peu voyagé dans ma vie (et jamais "back-pack"), je me doute bien qu'on ne part pas de la même manière lorsqu'on est "entre adultes" ou "en famille". Fort heureusement, au moins sur le plan professionnel, leur désir a rencontré peu d'embûches puisqu'ils ont la possibilité de prendre une année sabbatique et de retrouver, l'un comme l'autre, leur emploi à leur retour.
Ainsi, aujourd'hui, ils sont sur le point de "tout" quitter, amis, famille, une certaine forme de sécurité, leurs habitudes et même si c'est pour aller découvrir d'autres horizons, d'autres coutumes, d'autres manières de vivre, je ne trouve pas qu'ils ont de la chance, je trouve qu'ils ont un courage que je n'aurais pas et du mérite !
Ah, tiens, d'ailleurs, cet ami, faut croire que "l'adresse fixe, le salon en cuir et la télévision grand écran" ont fini par lui manquer : il s'est installé, a un appartement, un job plus ou moins stable..... au Canada !
A bientôt si vous le voulez bien,
Pis ton mari, quand il partait sur son gros bateau à voile, tout seul ou presque, pendant un an, il l'avait déjà son beamer avec écran de 12 mètres de diagonale?
RépondreSupprimerHmmmm?
:-)) Il avait plein de choses qu'il avait "parquées" chez "maman" et dans des cartons "garde-meuble"... au point qu'à son retour, il n'a pas eu à acheter beaucoup de trucs pour s'installer. En revanche, il est vrai qu'il n'avait pas d'appartement et pas de job.
RépondreSupprimerMais maintenant, diantre qu'il lui serait difficile d'y renoncer, à cet écran ! ;-)
Alors moi, j'ai pas d'écran large, ni de canapé en cuir, encore moins de boulot....
RépondreSupprimerQu'est-ce que j'attends pour partir, bordel ?! :o)
Bisous
HaTsu.
@François
RépondreSupprimerC'est pas exactement la même chose : quand je suis parti en bateau, je ne faisais pas de tourisme, je bossais. J'avais effectivement pas mal de trucs dans mon garde meuble et en plus, je voyageais avec ma maison !
Par contre, quand je suis parti faire le tour de l'Asie avec un sac à dos de 7 kg + 6 kg de matériel photo, là, je n'avais plus rien du tout en Suisse (à part mon assurance maladie !). Mais j'étais serein, j'avais un diplôme qui valait de l'or !
A mon retour (1991), la situation économique avait assez radicalement changé, il parait qu'un Bush était allé faire la guerre dans le Golf ... J'ai dû être parmi les premier chômeurs longue durée de ce beau pays.
Hatsu,
RépondreSupprimerTu te verrais en back-pack avec tes deux donzelles, La Brioche et Monsieur ? Tu ferais comment pour être une fly ? ;-)
apres avoir tout plaque (et surtout nos contacts boulot et autres pistons)et tout stocke chez Belle Maman pour partir sac a dos a pied traverser oueds ergs et autres paysages africains; Apres avoir passe mon enfance, ma jeunesse a traverser l'afrique je ne reve que d'une chose : recommencer ! D'ailleurs ... c'est prevu ! Le Grand en cariole a velo, Babouchkito en echarpe de portage, et zouuuuu, on se fait la traversee de l'afrique d'ouest en est ...
RépondreSupprimerOu alors, Agadez Bilma a chameau, encore une fois. Ou la Mogolie a cheval ..
arggggg, tu touches mon point sensible la !!!
Mais je suis d'accord, cette "chance" a son prix .... chomage et difficulte de reprendre ses contacts "boulot" .....
Qu'a c'la ne tienne, on ne vit qu'une fois et je prefere vivre de rien mais la tete pleine de belles choses, qu'affale sur un canape en cuir devant un ecran scintillant.
Au fait ... a defaut de cuir, je le veut bien en sky mon canape ... j'en ai marre d'allaiter Babouchkito assise par terre entre deux cartons ... j'ai mal au fesses !
Mais au grand jamais, une tv chez moi !
Bisous voyageurs
Lunap
Lunap, ouahh, dis-moi, t'en as vu du pays... Pour ma part, ce n'est pas de vivre sans canapé, sky ou cuir, sans TV qui me poserait souci, c'est d'avoir dans mes "bagages" deux bambins susceptibles d'avoir une crise d'appendicite par exemple ou un autre "machin bête" mais potentiellement tellement grave selon l'endroit de la planète où l'on se trouve.
RépondreSupprimerAllez, au lieu de me lire, tu files défaire tes cartons : bon courage, faut foncer maintenant parce que sinon, dans deux ans, t'as toujours pas ton poster géant au mur....
Si tu savais MP... J'ai même des photos qui prouvent que je n'ai pas toujours été une Fly :o)
RépondreSupprimerBisous HaTsu