samedi 16 juin 2007

Les contraires s'attirent

Il y a quelques années déjà, j'ai passé une semaine de vacances à Fredericton, capitale de la Province du Nouveau Brunswick, Canada.

Durant mon séjour, j'ai choisi d'aller au Palais de justice, histoire de pouvoir assister à une ou deux audiences : que voulez-vous, le virus du droit fait des "dégats" même pendant les vacances. Dans le même ordre d'idée, lors que mon séjour à Cuba, il y a dix ans, j'ai consacré beaucoup de temps à chercher le Code pénal, totalement introuvable dans toute la Havane...

Pour en revenir à Fredericton, je l'admets : j'y suis aussi allée parce que le bâtiment était bien chauffé : le Nouveau Brunswick, en décembre, c'est... polaire !

Cela a été un moment fort intéressant, notamment parce qu'il s'agissait de ma première (et à ce jour) unique expérience judiciaire du Common Law. En outre, j'ai alors constaté, au gré d'une audience choisie par hasard, que la justice pénale des mineurs est publique dans ce système, ce qui n'est pas le cas en Europe continentale.

A la fin de la journée, après quatre heures d'audience diverses, j'ai vu, à côté de la porte d'entrée - sortie, ce panneau :



J'ai trouvé un peu étrange d'interdire les confettis dans un endroit dans lequel étaient jugés des crimes, du plus "banal" au plus "atroce". Et je me suis renseignée, voulant savoir si cette interdiction avait pour origine une coutume de moi totalement inconnue, par exemple le fait de fêter un divorce enfin prononcé !

Alors, je sais bien que le nord n'a de sens que parce qu'il existe un sud, que le chaud évoque le froid, que la lumière et la nuit sont indissociables mais là, franchement, j'ai trouvé que les Canadiens avaient fait une utilisation très "poussée" du dicton populaire qui dit que les contraires s'attirent : la salle "des divorces" avait comme "voisine" directe la salle...... des mariages !

A bientôt si vous le voulez bien,

10 commentaires:

  1. Oui le droit de la famille est multifacette.
    L'hopital de mon département regroupe au sein du même bâtiment les consultations liées aux l'IVG et celle liées aux PMA. La proximité des panneaux est là aussi surprenante. C'est la pluralité de la gynéco-obstétrique...

    RépondreSupprimer
  2. Alors là bas, on se marie au Palais de Justice? remarque, comme ça ils connaissent déjà le chemin quand vient le moment de divorcer...

    Pour ma part, ce que je trouve glauque, c'est de trouver systématiquement les magasins de Pompes Funèbres en face de l'entrée visiteurs des hôpitaux!

    au plaisir de te lire,

    Mah

    RépondreSupprimer
  3. Les confettis, c'est peut-être pour quand Intel qui a détourné 25 millions se retrouve avec une peine plus longue qu'un type qui a volé deux pommes. Je caricature bien sûr. Mais en ce moment, les accusés qui ont le bras long me font tomber les miens.

    RépondreSupprimer
  4. Nouwanda, voilà, c'est exactement à ce genre de situation "étrange" que je pensais. Ces couples qui se croisent, ça doit être vraiment.... inconfortable, non ?

    Mayu, les pompes funèbres en face des hôpitaux ? Effectivement, ça, c'est super glauque !

    J'adore ces situations : encore, encore, quelqu'un d'autre ?

    RépondreSupprimer
  5. Schizozote, dingue, on a posté exactement au même moment ! Deux pommes, franchement, on se rend pas compte, c'est terrible, comme vol. Tandis que 25 mio, c'est.... "normal" ;-)

    RépondreSupprimer
  6. Chère Confrère,

    Petit cours sur les systèmes juridiques canadiens.

    D'abord, il y a la situation particulière de la province Québec, où la tradition civiliste prime grâce à son Code civil, mais où le droit issu de la Common Law subsiste, notamment en matière de droit pénal, de droit corporatif et de droit administratif.

    Dans toutes les autres provinces canadiennes, la Common Law prime dans toutes les shères du droit.

    Voilà pour l'essentiel.

    Pour les confettis. Assez amusant, non? Mais sur une note plus sérieuse... voici l'explication. Au Canada, seuls les ministres du culte et certains officiers publiques sont autorisés à célébrer un mariage. Ces officiers publiques, autrefois appelés protonotaires, étaient aussi des officiers de la Cour supérieure. Leurs hureaux étant dans les Palais de justice, la prupart des mariages non religieux y sont célébrés.

    Il n'est pas rare de voir, à une extrémité du Palais, un couple s'entredéchirer et s'invectivant de tous les mots possibles, et de l'autre, un couple se marier.

    Voilà !

    RépondreSupprimer
  7. Il n'est pas rare de voir, à une extrémité du Palais, un couple s'entredéchirer et s'invectivant de tous les mots possibles, et de l'autre, un couple se marier.

    J'imagine bien la scène, qui doit être "cocasse" lorsque un des confettis reste dans les cheveux de la dame nouvellement divorcée....

    Merci, cher Confrère, pour ces lumières : j'ignorais qui était autorisé à célébrer les mariages "chez vous", d'une part parce qu'à mon sens, le mariage, c'est le truc à éviter, surtout si on en croit les statistiques, d'autre part parce que ma "maîtrise" du système du Common Law s'arrête justement plus ou moins à la connaissance de son existence...

    RépondreSupprimer
  8. En tous cas c'est bien pratique ce système : si on se rend compte qu'on vient de faire une bêtise en se mariant, on prend la porte à côté et on va divorcer sur le champ!

    RépondreSupprimer
  9. CarrieB, tu imagines la tête du gars "vous êtes mariés depuis combien de temps ? et depuis combien de temps avez-vous pris la décision de divorcer ?"

    Réponse : "une demi-heure pour la première question; vingt minutes pour la seconde" !

    RépondreSupprimer
  10. Je connais un endroit où le cimetière est presque sous les fenêtres de l'hopital (un hopital spécialisé pour les personnes agées d'ailleurs)...

    Et sinon, j'adore ce genre de photos, de panneaux décalés

    merci

    RépondreSupprimer