jeudi 2 juillet 2015

Monsieur,

... bien que vous sachant très occupé, un banquier important comme vous a certainement beaucoup de chats à fouetter, de clients à malmener, de dossiers à traiter, j'aimerais vous poser une question, une toute petite question. 

"Pourquoi me facturez-vous des intérêts dès que mon compte est très vaguement dans le rouge ? Et quand je dis dans le rouge, je ne parle pas de sommes pharaoniques, non, simplement de 100 ou 200 francs ! 

En d'autres termes, expliquez-moi pourquoi la Grèce, elle, peut laisser les dettes s'accumuler et avoir comme seule réponse à ce déficit des tonnes de réunions de chefs d'Etat, des interviews d'économistes qui disent tout et son contraire, des manifestants en faveur ou opposés à des plans d'austérité dont on voit mal à quoi ils pourraient bien servir vu l'ampleur de la somme due, des débats télévisés avec des politologues très doctes qui ne se comprennent probablement pas eux-mêmes, alors que moi, un jour de retard dans le paiement d'une somme presque ridicule et hop, me voilà déjà taxée par vos soins !? 
 

Vous en conviendrez, Monsieur, il y a quand même là deux poids, deux mesures : alors que vous surveillez de votre regard acéré mes comptes depuis des décennies, vous savez que j'ai un salaire régulier, que 99x sur 100, je règle mon dû en temps et en heure et pourtant, rien de tout cela ne vous arrête. Est-ce à dire que je n'emprunte pas assez, que je ne dépense pas assez, bref, que je ne joue pas dans la cour des "grands" ? 

Si tel devait être le cas, n'ayez plus aucun doute, Monsieur : je suis capable de dépenser largement plus, beaucoup plus même si tel devait être nécessaire pour m'éviter ces frais, mais bon, je l'admets, même en faisant beaucoup d'efforts, jamais je ne parviendrai à surpasser l'endettement de certains Etats. 

Je vous remercie donc par avance pour vos indications et espère pouvoir compter sur votre prochaine clémence : que voulez-vous, je viens de payer mes prochaines vacances... en Grèce !
Avec mes meilleurs messages,

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