... j'ai horreur des clichés : forcément, tous ces "préjugés" sur les blondes et leur absence d'intelligence véhiculés par le biais de plaisanteries douteuses, ça me file des boutons, surtout sachant que, moua, j'ai un QI exceptionnel ;-)))))
N'empêche, malgré tout, je l'avoue, il y a des clichés, d'abord combattus avec ardeur par la soussignée, qui se sont, du moins partiellement, avérés être vrais.
Je vous explique.
Dans mon job précédent, que j'ai occupé trois ans, j'ai été amenée à participer à ce qu'on appelle des "réunions internationales", composées généralement d'un Belge, d'un Français, d'un Allemand, d'un Suisse (souvent allemand), d'un Italien, d'un Anglais et d'un Roumain, des variantes étant possibles, avec des constellations plus larges encore (Espagnol et/ou Suédois).
Avant d'occuper ce poste, comme déjà dit, j'ai toujours lutté contre les clichés, détestant l'image simpliste que certaines personnes avaient des Suisses : non, nous ne travaillons pas tous dans le secteur bancaire, non, notre femme / notre mari n'est pas responsable d'une fabrique de chocolat et non, nous ne vivons pas tous dans des châlets à la montagne. Et dans la foulée, de préciser à mes copains suisses romands que non, l'Allemand ne boit pas de bière au petit déjeuner et oui, il lui arrive, fréquemment même, de manger autre chose que de la charcuterie, mes origines allemandes ne me disposant pas à goûter davantage les clichés lorsqu'ils concernaient un autre "peuple" que celui au sein duquel je vis.
Lors de la première rencontre "au sommet" à laquelle j'ai été conviée, la séance était présidée par un Français. Lequel a commencé par remercier toutes les personnes présentes, faire l'éloge de la présidence précédente, signaler le travail de qualité réalisé par le groupe antérieur...
Lorsque l'Allemand a enfin pu prendre la parole, à savoir environ 30 minutes après le début du discours du président, il a été bref : il a annoncé avoir trois choses à dire, "point 1, point 2 et point 3". Ensuite de quoi, il s'est tu. Il avait pris la parole sans un "bonjour", il a terminé sans un "merci", visiblement incompatible avec son principe d'or : l'efficacité.
Sur cette intervention sans fioriture, l'Italien est arrivé, parlant haut et fort dans son portable, tout en faisant des signes enthousiastes de la main à ses "collègues" espagnol et anglais. Ce dernier ne perçevant pas le salut de son homologue, tout occupé qu'il était à trouver le canal qui diffusait les propos des autres dans "sa" langue, ne naîtrisant pas un traître mot de français ou d'allemand (les langues de travail du domaine dans lequel j'étais supposée "oeuvrer").
Une fois la conversation italienne terminée, le Président, français, a chaleureusement souhaité la bienvenue au retardataire, qui ne s'est point excusé de son intrusion tardive (et très sonore), expliquant simplement qu'il avait mal retenu l'heure du rendez-vous..
Au moment où il aurait fallu passer à la discussion du texte même qui réunissait tous ces gens, le Roumain a demandé à pouvoir obtenir une copie, son ordinateur ayant planté au moment où il avait voulu l'imprimer et aucun informaticien n'étant disponible pour le dépanner, il n'avait pu examiner les documents soumis préalablement justement dans le but de gagner du temps.
Comme la secrétaire du Président n'était pas dans son bureau, elle n'a pas pu faire des copies : elle était absente pour cause de RTT. C'est donc le Suisse qui a décidé de remettre son exemplaire "de secours" à son voisin de table.
Alors que j'étais sur le point de jeter un rapide et discret coup d'oeil à ma montre (suisse), légèrement agaçée par le constat que nous n'avions toujours pas abordé le vif du sujet, c'est le Belge qui m'a fait comprendre qu'on ne devait pas être loin de la pause de midi : "on veut savoir aller boire une bière, hein, pendant la pause" m'a-t-il alors glissé en aparté.
Après un repas trop copieux et largement arrosé, en particulier par le Suédois, les "travaux" ont repris. Enfin, quand je dis "repris", j'exagère un peu. En effet, il a fallu fixer la date de la prochaine rencontre, notamment parce que le Roumain venait d'annoncer qu'il était dans l'obligation de quitter la réunion plus vite que prévu en raison de son horaire de train, son entreprise lui ayant refusé le droit de voyager en avion pour des raisons budgétaires.
Et dans le milieu international, fixer une réunion avec six à huit personnes, c'est un peu la quadrature du cercle.... Après trente minutes de tergiversation, une date a enfin été retenue.
Sur ce, nous avons pris le café. Lequel a été critiqué à la fois par l'Italien, qui le trouvait "lavasse" et par le Suisse allemand, qui le trouvait beaucoup trop fort.
Puis, "miracle" aurais-je envie de crier, nous avons commencé l'examen du texte que j'avais élaboré au prix d'innombrables heures supplémentaires et maux de tête annexes. Après une discussion mouvementée sur le choix d'un terme, il a été décidé que chaque participant consulterait et sa hiérarchie et les "gens du terrain" pour déterminer quel mot était le plus judicieux.
Le Roumain étant en train de rassembler ses affaires, il a été convenu que la réunion prendrait fin avant l'heure fixée, "sa présence étant trop importante pour qu'une poursuite des travaux sans lui ne puisse être envisagée".
Le Président a évidemment remercié chacun pour ses précieuses contributions, pendant que l'Allemand sortait déjà de la salle avec son portable pour informer son staff de l'état "d'avancement" des travaux; l'Espagnol, quant à lui, scrutait son plan de Paris pour savoir comment se rendre rapidement à la Tour Eiffel : terminer une heure avant, c'est une aubaine, il faut en profiter pour visiter un peu.
Je suis rentrée à Berne, un peu inquiète de savoir comment j'allais expliquer à mon patron que nous n'avions pas, en une journée, dépassé l'examen de la première disposition, le projet en comptant environ 60. Lui n'a pas semblé surpris, il m'a demandé de participer à la prochaine réunion, mes connaissances linguistiques étant fort précieuses pour négocier durant les pauses café avec plusieurs personnes sans l'aide de l'interprète.
J'ai ainsi vu passer, durant trois ans, toute une panoplie des clichés les plus classiques, de l'Anglais qui est incapable d'aligner une phrase dans une langue autre que la sienne, en passant par le Français qui cause avec plein de mots compliqués mais qui ne font guère avancer le schmilblick et le Suisse allemand qui s'affole de constater qu'à Paris, pas moyen de manger avant 19h30, lui pourtant habitué à être à table dès 18h15.
Moralité, pour ma part, depuis lors, j'ai tendance à dire que "l'Europe, c'est super", ajoutant encore un "les clichés sont faux", pour terminer par un" oui mais....".
Et vous, sur l'Europe, vous dites quoi ?
L'Europe, moi j'aime, c'est varié !
RépondreSupprimerIci, c'est l'uniformité absolue : québécois, anglais (comprendre canadien anglophone) ou américain !
Et les deux derniers se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Mais les gens ont des préjugés tellement étranges sur les européens. J'en entends des vertes et des pas mûres. Par exemple, il parait (ici) que les français ne se lavent pas souvent !!!!!!
Tineke
j'adore :-)
RépondreSupprimerSuperbe, merci Mary.
RépondreSupprimerC'est ce que je trouve magnifique avec l'Europe, c'est cette multitude de « façon de vivre ». Mais ça se retrouve dans n'importe qu'elle « union », que se soit au USA ou... en Suisse.
Je ne connais que la dernière mais j'ai vécu de longues années de déplacements identiques à Zürich qui ne servaient qu'à définir la date de la prochaine séance. C'est devenu efficace que le jour où quelques « décideurs » ont découvert la téléconférence. Maintenant, au lieu d'une journée ça dure une à deux heures et on avance...
Cela dit, les clichés, c'est toujours un peu poussé non ? ... sauf peut-être pour les blondes ;-)
Edgar
ah!ah!ah!ah!ah! EXCELLENT !
RépondreSupprimerJ'ai personnellement partagé ces réunions avec Madame Poppins et à la différence des autres lecteurs qui ont déjà de quoi bien profiter du récit, moi j'ai pu remettre un visage sur les nationalités...surtout le Belge (que j'adore). Un truculent Monsieur comme on n'en fait plus, immensément cultivé dans son domaine mais à ses côtés Tintin n'est pas le début du commencement d'être Belge, c'est vous dire. Alors le passage sur la bière ....
Merci Mary.
tchoutchou!
C'est vrai qu'en Europe, il suffit de faire entre 500 et 1'000 km pour avoir l'impression d'être à l'autre bout du monde (une langue incompréhensible, une alimentation différente, des habitudes déroutantes,...).
RépondreSupprimerBon, en ce qui me concerne, je traverse la Sarine et je fais même pas 50 km que c'est déjà le cas.
Comme cliché marrant, j'ai encore jamais vu un (suisse-)allemand qui apprécie les poissons de mer...
arf, l'europe, les nationalites... les cultures...
RépondreSupprimerTout un poeme que je declinerai a l'infini ...
j'ai juste pris pour habitude de dire que finalement, les islandais, ils seraient parfaits ... s'ils etaient un peu moins islandais ...
mais je souhaite rebondire sur les suisse (allemands) ...ce sont quand meme les seuls, qui, dans les refuges(les cabanes pour les helvetes) qui resssemblent a s'y meprendre a des 3 etoiles islandais soit dit en passant, arrivent a ecrire "HAUT" et "BAS" sur les couvertures.
Alors est-ce lie a mon age, lors de cette decouverte, a la difference de standing des cabanes Suisses par rapports aux refuges Francais, ou simplement parce que c'est caricatural ... mais c'est le principal souvenir de on premier "chamonix-Zermatt".
des bises, une belle journee a toi Mary... a vous tous en ce 31 mai
Finalement j'aime bien ta vision "du français" ça aurait pu être pire ;-)
RépondreSupprimerBon, j'm'en vais bientôt déjeuner avec mon berret et ma baguette sous le bras, bien sûr, je vais râler pendant le repas et dire que l'addition est trop élevée, je ne vais donc pas laisser de pourboire je vais partir sans un sourire ni même un merci et un au revoir !!!
Et quand j'irai aux toilettes (qui sont sales chez nous, il faut en "essayer" au moins 4 avant d'en trouver une de propre, je ne me laverais pas les mains après !!!
Bises de la fin de matinée
Val....tu voudrais pas recouvrir ta tête là ou quelqu'un a recouvert ses pieds !!!
RépondreSupprimerDes bisous
Salut ma biche,
RépondreSupprimerj'ai adoré la version orale, l'écrit est tordant aussi ;-)
je vous embrasse très très fort
et dédicace à mini le choupitou pour ses deux ans
j'ai eu une tendre pensée ce matin en me remémorant ton texto...
si loin, si près...
allez
a toute
Pascalou
Hi hi hi MP j'adore !
RépondreSupprimerta caricature du suisse allemand me paraît cependant un peu légère...:-)
Ness la suisse romande...
Comme on dit "il n'y a pas de fumée sans feu".
RépondreSupprimerEn Angleterre, au restau on me demandait TOUJOURS de choisir le vin, parce que forcément, j'étais oenologue ; j'étais aussi Chef de cuisine.
En Espagne, les françaises sont des filles légères qui parlent de sexe sans complexe.
Dans un aéroport, je peux flairer le français râleur à 2 km. J'adorais observer les groupes de retraités de retour d'un voyage où "On a bien mangé !!"
Donc les clichés, ils existent, mais ils sont presque toujours fondés sur quelque chose qui existe à la base.
Merci pour cette lecture, et un bisou spécial à Mini.
Tish
Super merci!:-)
RépondreSupprimerBon… l'Europe?
J'aimerais déjà qu'on puisse fusionner nos trois ou quatre villages de 170 à 500 habitants au niveau des instances communales.
Il nous a fallu 5 ans pour signer une convention sur le service du feu. Une CONVENTION! J'ai pas dit une fusion…
Bref, on veut bien fusionner, mais alors pas avec Agiez (c'est la commune d'à côté. Ne me demandez pas pourquoi "Pas avec Agiez", je n'en sais rien, c'est comme ça et puis c'est tout).
Ils ont une tronche ces paysans des fois…
Et voilà que je clichète…
François : je suis morte de rire !!! ;-))
RépondreSupprimerEuh c'est pas juste pourquoi c'est le français qui parle compliqué ???? Enfin le français il aurait dit stipulation et pas disposition...
RépondreSupprimerlol
Bonne soirée à tous
nouwanda
Je tourne le dos une journée et hop, même plus besoin de gonfler le nombre de commentaires en répondant à chacun individuellement ;-)
RépondreSupprimerTineke, le préjugé doit avoir la vie dure : en Suisse, on dit que statistiquement, les Français sont ceux qui utilisent le moins de savon par année !
Atrop, tiens, j'ai pensé à toi, j'ai dû en mettre dans les yeux de Mini en prévision d'une visite chez l'ophtamlo : je te dis pas la gueule qu'il avait, le pauvre ! Heureusement, tout va bien.
Edgar, sur le principe, j'adore l'idée de la vidéo-conférence mais quelque part, je suis restée très vieille école : pour moi, rien ne remplace le contact direct. Faudrait juste trouver moyen de faire plus efficace.
Trois blondes prennent le thé. Une fée apparaît et leur propose à chacune de réaliser un voeu.
La première dit qu'elle veut être plus blonde. La fée secoue la tête, navrée par tant de bêtise et hop, d'un coup de baguette magique, rend la blonde encore plus blonde.
La seconde demande à être encore plus mince. Ce qui navre à nouveau la fée qui s'exécute toutefois d'un coup de baguette magique.
La troisième dit qu'elle aimerait être encore plus bête. Là, la fée est interloquée, réfléchit une seconde et hop, d'un coup de baguette magique, transforme la blonde....
en homme ! ;-)))))))))
Tchoutchou me dis pas que t'as oublié le Suisse allemand ;-) Finalement, on a bien ri mais parfois, qu'est-ce qu'on a paumé notre temps, hein ! Remarque, toi, tu pourrais affirmer que tu n'en perds plus, dans ton "nouveau" job ? Moi pas....
RépondreSupprimermrtutu, tiens, c'est vrai, c'est assez rare en effet (j'en connais, pas des poissons, des Suisses allemands qui aiment le poisson de mer).
Val, heureusement qu'y a Ysa qu'est là, elle a tout pigé à la mentalité suisse ;-) Quand on est "pointilleux", on l'est jusqu'au bout ! Remarque, tu m'as appris quelque chose : j'évite la marche à pied, c'est trop fatiguant, j'ai déjà un stepper ;-))
Ysa, je l'avoue, si je devais résumer le Français en un seul mot, je prendrais "râleur".... remarque, y s'appliquerait pas à toi ! ;-)
Pascalou, si tu pouvais éviter de me mettre ainsi la larme à l'oeil, là, tout de suite.... moi aussi, je t'embrasse, espérant que les vacances, c'était top !
Ness, champagne (pour moi), quel plaisir, toi ici ! Remarque, t'es presque la plus près ! Et la plus ronde, là, je suppose ! Prends soin de toi et reviens souvent me "voir", ok ?
Tish, décidemment, j'adore cette journée, c'est dingue le nombre de vieilles biques qu'on peut croiser ainsi au détour d'un blog... merci pour les bises, je prends ! A toi aussi, remarque ! Et finalement, t'es un peu comme Ysa, toi, la seule Française qui ne râle (presque) pas.... ;-)))
François, t'es fou ou quoi ? Après 5 ans de négociations, tu voudrais aller plus loin qu'une convention ??? T'es pas bien ou bien ? Faut pas brusquer les gens et les choses, y a pas le feu au lac, finalement !
Nouwanda, c'est pas exclu que l'Anglais ait aussi utilisé des mots compliqués sauf que là, y avait personne pour les comprendre ;-)))
*soupirs* ouai. je sais!!! :)
RépondreSupprimerah tiens, pour moi c'est le français qui ne sait parler que sa langue et qui baragouine parfois trois mots d'anglais avec un accent
RépondreSupprimerRaph, la probabilité que l'Anglais et le Français ne soient pas en mesure de se comprendre est grande ;-)
RépondreSupprimerhttp://blondland.ning.com/
RépondreSupprimerSalut, on est nouveau. ça te dit de nous rejoindre ?
A très vite !